Description : Introduction : l’obésité est une maladie chronique dont la prise en charge représente
un véritable objectif de santé publique. La prise en charge de premier recours est
médicale et pluridisciplinaire. Lorsque les objectifs ne sont pas atteints et pour
des critères bien définis, la chirurgie bariatrique peut être envisagée mais n’est
pas sans conséquence et influence de façon majeure la qualité alimentaire. Objectif
: notre étude avait pour objectif de comparer en pré-opératoire et en post-opératoire
jusqu'à 24 mois de suivi, chez des patients adultes obèses suivis en libéral, la qualité
alimentaire en fonction du type de chirurgie bariatrique dont ils ont bénéficié (anneau
gastrique ajustable, by-pass gastrique, sleeve-gastrectomie) selon un nouveau score
d’évaluation, inspiré du score de Suter, établi en 2007. Matériels et Méthodes : il
s’agissait d’une étude observationnelle, prospective, multicentrique réalisée en France
métropolitaine auprès de médecins libéraux adhérents à la FNAMN. Le critère de jugement
principal de l’étude était de comparer, au cours du temps, la qualité alimentaire
en fonction du type de chirurgie bariatrique effectué selon un score d’évaluation.
Les critères de jugement secondaires étaient de comparer les scores de satisfaction,
de la tolérance alimentaire, de vomissements/régurgitations, de sensations alimentaires,
et de modifications du goût selon le type de chirurgie, et étudier la perte de poids
(IMC) à 6 mois, 12 mois et 24 mois. Résultats : sur 263 patients inclus, 228 étaient
éligibles pour l’analyse. Avant chirurgie, on observait un score global significativement
moins élevé pour la sleeve que pour le bypass (34,2 /-2,7) (p 0,046). Après chirurgie,
on retrouvait à 9 et 12 mois de suivi, un score global significativement moins élevé
pour l’anneau gastrique (28,5 /-4,6 ; 28,7 /-5,3) comparativement au bypass (33,1
/-3,2 p 0,00047 ; 33,4 /-3,2 p 0,002) et à la sleeve (31,7 /-4,7 p 0,014 ; 31,9 /-
4,3 p 0,027). Nous retrouvions ce même résultat à 18 mois, pour l’anneau gastrique
(p 0,029). L’anneau gastrique avait significativement des scores de satisfaction,
de tolérance alimentaire et de vomissements moins élevés que le bypass. Cela était
également le cas comparativement à la sleeve mais de façon moins importante et significative
uniquement à 9 mois de suivi. Concernant le score de sensations alimentaires et de
modifications du goût, aucune différence significative n’avait été retrouvée en pré
et post-chirurgical. À 6, 12 et 24 mois de suivi, le groupe bypass avait un IMC moyen
significativement plus bas comparativement au groupe anneau gastrique (p 0,0004, p
0,001, p 0,001) et au groupe sleeve (p 0,0091, p 0,001, p 0,0001). Conclusion : en
terme de qualité alimentaire, l’anneau gastrique est moins bien toléré que le bypass
gastrique et la sleeve gastrectomie. Ce score représente un outil facile à utiliser,
qui pourrait être intégré à des échelles de qualité de vie déjà existantes, permettant
ainsi d’utiliser un seul instrument pour tous les types de chirurgie bariatrique.;