Description : Les questions soulevées par l’évolution scientifique constituent un véritable sujet
d’actualité comme en témoigne l’organisation récente des États généraux de la bioéthique,
en 2018. En effet, les progrès scientifiques, notamment dans le domaine de la génétique,
ont permis ces dernières années le développement de certaines techniques en procréation
tel que le diagnostic préimplantatoire (DPI). Cette technique génétique de sélection
des embryons, autorisée en France depuis 1994, empêchent les parents à risque de transmettre
une maladie génétique grave, de pouvoir concevoir un enfant indemne de la maladie.
Témoin d’une véritable prouesse dans le monde médical, elle suscite néanmoins de nombreuses
interrogations quant à son évolution, notamment avec l’augmentation progressive de
ses indications. Très souvent comparée à de l’eugénisme, l’utilisation du DPI éveille
ainsi une crainte des dérives que pourrait entraîner son utilisation si celle-ci était
poussée à l’extrême, à l’image des bébés sur mesure. Ce mémoire a ainsi pour objectif
de proposer un travail de réflexion autour des enjeux éthiques soulevés par l’utilisation
du DPI en médecine reproductive. Nous avons pour cela effectuer une revue de la littérature
dont l’objectif principal était de définir et d’analyser les arguments retrouvés en
faveur et en défaveur de cette technique, afin de comprendre quelles étaient les représentations
implicites à ce débat. L’analyse de nos résultats a permis de mettre en évidence ces
différentes représentations aussi bien scientifiques, sociologiques, économiques que
culturelles. De par la multiplicité des acteurs concernés, ainsi que par les principes
éthiques sous-jacents mis en évidence tels que le principe d’autonomie et de responsabilité,
nous avons à travers cette recherche pu déterminer en quoi la sélection des embryons
constituait un véritable débat éthique et ainsi définir comment s’organise ce débat.
Ce travail a également permis de nous interroger sur les perspectives d’évolution
de ce débat, en s’interrogeant sur l’impact que pourrait avoir le DPI sur la procréation
et donc sur l’espèce humaine. En accompagnant les futurs parents dans leurs décisions,
les professionnels de santé, dont la sage-femme, ont une certaine responsabilité vis
à vis de cette technique, témoignant ainsi de l’importance d’éclaircir le débat pour
permettre à chacun d’émettre sa propre réflexion sur le sujet.;