Description : Plus de quarante ans après sa légalisation, des difficultés d’accès à l’IVG persistent
en France, avec de fortes disparités territoriales. Entre autres, l’offre de soins
en matière d’IVG instrumentale s’amenuise, et restreint ainsi le choix de la méthode
pour les femmes. L’objectif de cette étude était de s’interroger sur l’ouverture du
champ de compétences des sages-femmes à l’IVG instrumentale, en réponse à un problème
de santé publique. Seize entretiens semi-directifs ont été réalisés auprès de sages-femmes
orthogénistes, entre octobre 2018 et janvier 2019. Notre analyse a montré que ces
sages-femmes étaient majoritairement favorables à l’intégration de l’IVG instrumentale
à leurs compétences. Elles se définissent elles-mêmes comme praticiennes aptes à réaliser
ce geste, dans un objectif d’amélioration de l’accès à l’IVG pour les femmes et de
prise en charge globale de la femme tout au long de sa vie génésique. Toutefois, des
appréhensions techniques, organisationnelles, mais aussi personnelles ont été soulevées.
Accorder cette pratique aux sages-femmes pourrait permettre d’accroître l’offre de
soins des IVG instrumentales en constante diminution depuis 2001, et ainsi d’élargir
le choix de la méthode pour les femmes. L’introduction d’une profession traditionnellement
associée au parcours gestatif pourrait consolider l’image de l’IVG comme faisant partie
intégrante de la vie des femmes.;