Description : Introduction : La prise de rendez-vous par internet est en plein essor, notamment
en médecine générale. Mais cet outil innovant ne risquerait-il pas d’aggraver le gradient
social d’accès aux soins ? Objectif : Rechercher une différence de facilité d’accès
aux soins (FAS) chez les patients précaires et non précaires, en fonction de la possibilité
ou non d’une prise de rendez-vous par internet. Matériels et méthodes : C’est une
étude analytique prospective, dans le cadre d’un travail de thèse. Un auto questionnaire
a été proposé aux patients de 8 cabinets (4 paires). Il comprenait le score d'Évaluation
de la Précarité et des Inégalités de santé dans les Centres d’Examens de Santé (EPICES)
pour l’évaluation de la précarité, un score de FAS (échelle numérique de 0 à 10).
Résultats : 91 patients ont été inclus dans le groupe 1 (prise de rendez-vous possible
par internet) et 103 dans le groupe 2 (témoin). Les patients du groupe 1 étaient plus
jeunes (47,22 ans versus 54,01 ans, p-value 0,00011). Il n’y a pas de différence
statistiquement significative du score de FAS entre les patients précaires et non
précaires des deux groupes (p-value 0,22050). Un lien de corrélation entre score
EPICES et score de FAS a été mis en évidence dans le groupe 2, traduisant le gradient
social d’accès aux soins. Il n’a pas été retrouvé dans le groupe 1. Conclusion : La
prise de rendez-vous par internet n’aggrave pas le gradient social d’accès aux soins.
Une des explications possibles est : la prise de rendez-vous par internet est exceptionnellement
un mode de prise de rendez-vous unique. Il convient donc de garder cette possibilité
de choix pour les personnes en difficulté avec l’usage d’internet.;