Description : Contexte : La grippe est une des pathologies infectieuses respiratoire les plus fréquentes.
2 à 8 millions de personnes en sont atteintes en France / an en moyenne. Les antibiotiques
n'ont pas leur place dans le traitement de la grippe sauf en cas de suspicion de surinfection
ou de co-infection bactérienne. Ces molécules sont trop fréquemment employées dans
un contexte viral pur, avec une fréquence supérieure à l'incidence des complications.
La fréquence des patients traités par antibiotiques aux urgences parmi ceux ayant
une PCR grippe aux urgences n'est pas connue, de même que les facteurs de risque d'être
traité par antibiotique aux urgences. Objectif : Déterminer la proportion de patients
traités par antibiotiques aux urgences adultes, parmi les patients ayant une PCR prélevée
ainsi que les facteurs déterminants de cette prescription. Méthode : Recueil rétrospectif
des données concernant les patients ayant eu une PCR grippe prélevée aux urgences
adultes du CHU de Nantes au cours de l'épidémie grippale de 2016-2017. Résultats :
Ont été inclus 258 patients, 107 PCR étaient positives avec 64,5% [54,7 – 73,5] de
sérotype A. 53,5% [47,1 – 59,7] ont bénéficié d'une antibiothérapie aux urgences.
La proportion de traitements antibiotiques était similaire dans les groupes PCR positive
et négative. 49.5% [40 – 59.4] des PCR positives recevaient des antibiotiques au cours
de l'hospitalisation. 95.7% [91-98.4] des patients recevant un antibiotique avaient
plus de 30 ans, OR 7 ; 85.5% [75.5 – 91] présentaient au moins une comorbidité, p
0.002, 60%[51.5 – 68.4] avaient une dyspnée, p 0.0002 ; 55%[46.4 – 63.6] un signe
de gravité, p 0.002 ; 12.3%[7.3 – 19] une hyperleucocytose 18000/mm3,OR 3.8 ; 41%
[33 – 50] présentaient une pneumopathie radiologique, OR 5.3 ; et 80% [83.6 – 94.3]
étaient hospitalisés (USI : OR 6.6 ; service MCO : OR 2.6). Une co-infection bactérienne
a pu être documentée pour 9,4% des patients grippés. Une PCR positive était responsable
d'une baisse de la prescription d'antibiotique au cours de l'hospitalisation. Conclusion
: La proportion d'antibiotiques prescrits aux urgences dans le cadre d'une suspicion
de grippe est considérable. Plusieurs facteurs de risque sont identifiés dont certains
restent discutables. La proportion de documentation des co-infections et des pneumopathies
radiologiques par rapport aux prescriptions d'antibiotiques amènent au questionnement
sur la part évitable d'antibiothérapie et au manque de recommandation.;