Description : L’apnée obstructive du sommeil (AOS) est un trouble du sommeil particulièrement prévalent
dans la population âgée, qui peut se présenter par différents niveaux de sévérité.
Des études épidémiologiques récentes ont montré une association entre l’AOS et l’incidence
de la démence. De plus, l’AOS a été identifiée de façon répétée comme un facteur de
risque d’accident vasculaire cérébral. Ces conséquences potentielles de l’AOS sur
le cerveau pourraient être dues à l’hypoxémie intermittente et à la fragmentation
du sommeil causées par les obstructions respiratoires répétées. Bien que l’AOS soit
impliquée dans l’incidence de conséquences graves sur le cerveau, son impact sur la
fonction et la structure du cerveau vieillissant reste sous-évalué. Ainsi, l’objectif
de cette thèse est d’évaluer l’association entre l’AOS et sa sévérité sur le fonctionnement
cérébral et la structure neuroanatomique chez des personnes âgées de plus de 55 ans.
Nous avons émis l’hypothèse que les changements cérébraux chez les personnes avec
AOS pourraient s’apparenter aux profils observés dans les stades précurseurs de déclin
cognitif. Pour ce faire, diverses méthodes de neuroimagerie ont été utilisées pour
caractériser l’ensemble du cerveau des personnes avec AOS. Le fonctionnement cérébral
au repos éveillé a été évalué par le biais de la tomographie par émission monophotonique
en mesurant le flot sanguin cérébral régional. La structure anatomique de la matière
grise et de la matière blanche a été évaluée en imagerie par résonance magnétique.
La structure de la matière grise a été évaluée grâce à diverses techniques structurelles,
mesurant le volume de la matière grise et l’épaisseur corticale. La structure de la
matière blanche a été évaluée avec des méthodes d’imagerie de diffusion, mesurant
la diffusivité des molécules d’eau dans la matière blanche. Dans notre premier article,
nous observons que l’AOS sévère, ainsi que plusieurs marqueurs de sévérité de l’AOS
sont associés avec des régions d’hypoperfusion au repos éveillé. Ces réductions régionales
de la perfusion cérébrales pourraient être dues à un moins bon fonctionnement des
neurones et cellules gliales. Dans notre deuxième article, nous montrons que le profil
régional d’hypoperfusion cérébrale diurne diffère selon que l’AOS soit observée en
sommeil paradoxal ou en sommeil lent. Chez des personnes avec une sévérité plus faible
d’AOS, la présence d’évènements respiratoires en sommeil paradoxal était tout de même
associée avec une réduction de la perfusion cérébrale. [...];