Description : Introduction Le don d’organes constitue aujourd’hui un enjeu de santé publique majeur.
En 2016, sur les 22 627 patients en attente de greffe, 5 891 patients ont été greffés
et 552 sont décédés faute de greffon. La discussion sur ce sujet en médecine générale
est peu courante, bien que le médecin généraliste soit plébiscité par différentes
études. L’objectif de cette étude était d’évaluer les attentes réelles des patients
quant à l’information sur le don d’organes en cabinet de médecine générale et les
freins à cette discussion. Méthodes : il s’agissait d’une étude qualitative par entretiens
semi-dirigés réalisés dans le Maine et Loire auprès de 12 patients. Les entretiens
ont été enregistrés, retranscrits intégralement et analysés en deux temps selon une
analyse thématique verticale puis horizontale. Résultats : les médias constituent
aujourd’hui la première source d’information : information mal transmise et mal comprise,
ne permettant que rarement d’entamer la discussion sur le sujet. Le médecin généraliste,
interlocuteur fiable et accessible, pourrait être un des maillons de l’information
sur le don d’organes. Différents freins à cette discussion ont cependant été soulevés
au cours de l’étude par les patients : le manque de temps au cours d’une consultation,
le statut du médecin-soignant mis en avant, l’appréhension à aborder le thème de la
mort ou encore la peur d’être influencé sur un sujet perçu comme personnel. Une discussion
à l’initiative du patient permettrait de pallier ces différentes problématiques. Une
sensibilisation en amont serait par conséquent nécessaire. Conclusion : le médecin
généraliste pourrait transmettre des informations adaptées sur le sujet mais les patients
souhaitaient être acteurs de cette discussion, le don d’organes apparaissant comme
un acte citoyen et nécessitant une démarche personnelle.;