Description : La loi du 04 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité et à la qualité
du système de santé et la loi HPST (Hôpital, Patients, Santé et Territoires) de 2009
qui accorde un cadre légal à l’éducation thérapeutique ont promu l’autonomie du patient
en favorisant sa participation aux décisions médicales. L’autogestion de la maladie
chronique voulue par les pouvoirs publics en fournissant ces outils juridiques pour
améliorer la qualité de soins, a suscité notre intérêt pour programme d’éducation
thérapeutique destiné à des patients insuffisants rénaux en pré-dialyse. L’un des
objectifs est de favoriser la liberté des patients à choisir une méthode de dialyse.
Dans notre travail de thèse, nous avons voulu montrer comment les déterminants sociaux
des décisions médicales et ceux liés aux choix d’une méthode de dialyse sont construits.
Si en France, les patients semblent davantage se tourner vers une prise en charge
à l’hôpital, dans certains pays, c’est le pluralisme médical qui est de mise. L’exercice
de l’auto-analyse a montré le poids de l’économique, de la culture, de la famille
dans les choix de santé.Par ailleurs, la place de l’éducation thérapeutique dans le
processus décisionnel n’est pas figée : l’éducation thérapeutique peut être complémentaire
à la pratique médicale, être un outil d’aide à la décision pour certains patients
insuffisants rénaux ou être utilisée par les médecins pour favoriser l’observance
décisionnelle des patients. Nous avons montré que les patients et les médecins se
basent sur plusieurs facteurs qui peuvent influencer la nature de la délibération.Cette
étude a montré que le choix est réseauté et que les décisions sont construites car
elles sont basées sur des interactions et des stratégies médicales. Ces déterminants
permettent également de comprendre comment la confiance est construite dans le processus
décisionnel. Tantôt distribuée, tantôt déplacée, la confiance est explicative du type
d’information que le patient priorise. Le choix réseauté du patient amène finalement
à la relativisation du modèle de décision médicale partagée qui semble de plus en
plus avoir un caractère normatif dans la relation entre professionnels de santé et
patients.;