Description : La médecine générale a subi de profonds bouleversements ces cinquante dernières années,
renouvelant les bases de la relation médecin-patient. Réfléchissant sur l'impact de
la proximité affective dans cette relation sur l'exercice de la médecine générale,
dans une société en évolution permanente, nous avons fini par nous interroger sur
l'existence du médecin de famille, dont le rôle est décrit par la WONCA de 2002, en
France aujourd'hui. Matériels et méthode : Nous avons mené une étude quantitative,
par l'envoi d'un questionnaire, et qualitative, par le biais d'entretiens semi-dirigés,
auprès des médecins généralistes installés en Charente-Maritime en 2017. Notre but
était de recueillir les impressions, les expériences et avis des médecins généralistes
sur la question posée par ce travail. Résultats : 142 médecins ont répondu au questionnaire
et sept entretiens ont été menés. Tous les médecins participants ont été un jour exposés
aux demandes de soins de membres de leurs familles. L'accès à ces sollicitations s'intègre
dans le cadre d'un sentiment d'obligation, de responsabilité et d'une crainte du conflit
de la part du médecin généraliste vis-à-vis de ses proches. Les jeunes installés semblent
plus méfiants des répercussions de ces demandes, que leurs ainés. Selon les médecins
généralistes, la notion de médecin de famille existe toujours aujourd'hui. Elle n'est
cependant qu'une branche de la pratique de la spécialité médecine générale. Ces différents
rôles sont, par ailleurs, imposés au médecin par le patient. Conclusion : L'exposition
aux demandes de soins de ses proches est une chose inévitable pour un médecin généraliste.
Il se doit d'avoir une pleine conscience de la spécificité de cette prise en charge,
du fait de la proximité affective, pour se prémunir du retentissement qu'elles peuvent
avoir. Il en va de même pour le proche patient pour lequel le médecin généraliste
peut avoir figure de médecin de famille ou de médecin spécialiste en médecine générale.;