Description : Résumé : l’augmentation de la fréquentation des Services d’Urgences (SU), véritable
problème de santé publique, est souvent attribuée à des consultations dites « inappropriées
», ne relevant pas de l’urgence. L’idée sous-jacente est l’existence d’une insuffisance
d’offre de soins en libéral pour répondre à la demande actuelle de Soins Non Programmés
(SNP). Matériel et Méthodes : En collaboration avec l’ARS Grand Est, nous avons mené
une étude transversale descriptive, basée sur une enquête téléphonique, réalisée auprès
de 445 médecins généralistes alsaciens. L’objectif principal de notre travail était
d’analyser la prise en charge des SNP dans les cabinets de médecine générale et ses
modalités. Dans un second temps, nous avons cherché à étudier l’impact éventuel du
profil des praticiens et de leur modalité d’exercice sur cette prise en charge. Résultats
: Les médecins généralistes interrogés ont déclaré accepter les SNP à hauteur de 97,8%,
et 81,1% affirmaient ne jamais en refuser. Ils en prenaient en charge en moyenne 1
à 5 par jour. La solution privilégiée en cas d’impossibilité de prise en charge était
la réorientation vers un confrère pour 45,2% des médecins. Seulement 20,2% d’entre
eux réorientaient les patients vers le SU. Aucune caractéristique étudiée des praticiens
interrogés n’a influencé de manière significative la prise en charge des SNP. La modalité
d’exercice consistant à travailler sur rendez-vous exclusifs a par contre été associée
à un taux de refus systématique plus important (p 0,02%). Un travail se faisant à
flux tendu était un frein à la prise en charge pour 69% des médecins. L’appui financier
a été évoqué comme la solution première à envisager pour améliorer la prise en charge
des SNP pour 43,3% des médecins. Conclusion : La médecine générale confirme son rôle
primordial dans le système de prise en charge des SNP. Cette discipline est par ailleurs
à un tournant de son évolution en terme de profil des professionnels et des aspirations
de ces derniers;