Description : INTRODUCTION : L’Oxygénothérapie nasale à haut débit (ONHD) est une nouvelle thérapeutique
dans la prise en charge des insuffisances respiratoires aiguës (IRA) hypoxémiques.
Les études montrent sa non-infériorité par rapport à la ventilation non invasive en
terme de recours à l’intubation, de mortalité, et d’amélioration clinique. Elle présente
l’avantage d’être mieux tolérée. Alors que son utilisation reste peu répandue, l’objectif
de ce travail est d’analyser la place de l’ONHD aux urgences si on la considère comme
traitement de 1ère intention dans les IRA hypoxémiques. Les objectifs secondaires
sont de déterminer si l’utilisation de l’ONHD a une incidence sur l’orientation du
patient, sa durée d’hospitalisation, la survenue du décès à 30 jours. MÉTHODE : Les
patients inclus ont été hospitalisés pour IRA entre septembre 2017 et juillet 2018,
les critères d’exclusion sont l’existence d’une hypercapnie, la nécessité d’intubation
endotrachéale, leur non passage par les urgences ou l’absence d’hypoxémie aux urgences.
Nous avions défini l’indication de l’ONHD par la persistance d’une SpO2 90% et/ou
PaO2 60 mmHg malgré une oxygénothérapie 9 l/min. RÉSULTATS : Sur les 284 patients
hospitalisés pour IRA, 173 ont été exclus. L’ONHD est indiquée chez 10,8% des patients,
seulement 1,8% l’ont reçue. Ces patients étaient plus hypoxémiques mais pas de façon
significative. Dans le groupe sous oxygène initialement on note une SpO2 à 88,3% vs
92,1% avec une différence significative p 0,015. Il n’existait pas de différence
significative en terme d’oxygéno-requérance initiale pour l’orientation du patient,
la durée d’hospitalisation et le décès à 30 jours. Les patients hospitalisés en USC/
réanimation avaient majoritairement reçu la VNI ou le MHC. Enfin 10 patients ont reçu
l’ONHD au cours de l’hospitalisation, parmi lesquels 3 seulement avaient l’indication
aux urgences. DISCUSSION et CONCLUSION: Les critères d’utilisation de l’ONHD ne sont
pas définis chez des patients arrivant en air ambiant ou avec un débit 9 l/min mais
présentant une hypoxémie sévère ou des signes de gravité. Ainsi 11 patients supplémentaires
semblent avoir un profil intéressant pour l’ONHD étendant son utilisation de 11 à
21% dans la prise en charge des IRA hypoxémiques, ces critères restent à définir.
Le contraste entre la possibilité d’utilisation aux urgences de l’ONHD et son utilisation
peu répandue interroge sur la place de cette méthode dans « l’arsenal thérapeutique
Ȉ disposition.;