Description : Plus de la moitié des personnes diabétiques décèdent d'un événement coronarien. La
maladie coronaire se présente souvent de façon atypique chez les sujets diabétiques.
Une ischémie myocardique silencieuse (IMS) peut être mise en évidence chez 20 à 35
% des patients diabétiques ayant des facteurs de risque cardio-vasculaire associés.
Lorsqu'une coronarographie est réalisée chez les patients avec IMS, elle met en évidence
des sténoses coronaires significatives dans un tiers à deux tiers des cas. Le pronostic
des patients diabétiques présentant une IMS est grevé d'un taux élevé d'événements
au cours des trois années suivantes, en particulier lorsque l'IMS est associée à la
présence de sténoses coronaires à l'angiographie. Les recommandations françaises publiées
en 2004 par l'ALFEDIAM et la Société Française de Cardiologie préconisent la recherche
de l'IMS - chez les diabétiques atteints d'artériopathie périphérique ou de néphropathie
patente avec macroprotéinurie, - chez les diabétiques ayant une microalbuminurie et
deux autres facteurs de risque cardio-vasculaire traditionnels, - chez un diabétique
sédentaire qui est désireux de reprendre une activité physique, - chez les diabétiques
de type 1 âgés de plus de 45 ans ou ayant un diabète connu depuis plus de 15 ans et
chez les diabétiques de type 2 âgés de plus de 60 ans ou ayant un diabète connu depuis
au moins 10 ans, s'ils présentent simultanément deux autres facteurs de risque traditionnels.
Outre l'électrocardiogramme standard annuel, ces patients à haut risque devraient
bénéficier, en premier lieu, d'une épreuve d'effort ou, si elle est impossible, sous-maximale
ou douteuse, d'une scintigraphie myocardique couplée à l'administration de dipyridamole
ou à une échocardiographie de stress. La mise en évidence d'une IMS devrait conduire
à pratiquer une coronarographie si l'état général et l'absence de comorbidités sévères
permettent d'envisager la réalisation d'un geste de revascularisation coronaire.;