Description : Le GIS Epi-Phare (groupement d’intérêt scientifique en épidémiologie des produits
de santé ANSM-Cnam) publie dans le British Medical Journal (BMJ) une vaste étude de
pharmaco-épidémiologie à l’origine des recommandations d’utilisation et de suivi des
personnes qui doivent être traitées par des progestatifs à risque de méningiome intracrâniens.
Conduite avec l’expertise des services de gynécologie médicale de l’hôpital Bicêtre
AP-HP et de neurochirurgie de l’hôpital Lariboisière AP-HP, l’étude révèle un sur-risque
de méningiome en cas d’utilisation de médroxyprogestérone (Depo Provera), contraceptif
injectable très largement utilisé dans le monde (74 millions de femmes), mais pas
en cas de stérilet hormonal contenant du lévonorgestrel. Des études précédentes menées
par la Cnam puis Epi-Phare avaient montré que l’utilisation prolongée et à dose élevée
de trois progestatifs – l’acétate de cyprotérone ( 25 mg/jour) (Androcur), de chlormadinone
(2-10 mg/jour) (Lutéran) et de nomégestrol (3,75-5 mg/jour) (Lutenyl) – augmente fortement
le risque de méningiome. Ces résultats ont donné lieu à des recommandations d’utilisation
et de surveillance par imagerie cérébrale chez les personnes utilisant ces médicaments.
Au-delà de ces 3 progestatifs oraux, il s’avérait nécessaire de savoir s’il existait
un risque similaire avec d’autres progestatifs, selon diverses voies d’administration.
Epi-Phare, en association avec l’AP-HP, a ainsi conduit une vaste étude visant à évaluer
le risque de méningiome intracrânien opéré chez les femmes lié à l’utilisation d’une
liste élargie de progestatifs. Rendus publics en France en juillet 2023, les premiers
résultats sont désormais publiés dans le prestigieux BMJ permettant une large diffusion
internationale. Au total, 18 061 femmes âgées de 45 à 74 ans (en moyenne 58 ans)
et opérées d’un méningiome entre 2009 et 2018 en France ont été incluses dans l’étude,
appariées avec 90 305 femmes témoins...;