Description : Au 1er janvier 2019, la France métropolitaine comptait 13,9 millions d’enfants. Malgré
l’existence de certificats médicaux obligatoi²res et d’études transversales, peu de
données sont disponibles pour suivre de façon exhaustive la santé de ces enfants et
leur utilisation de soins. La littérature internationale a mis en évidence que la
défavorisation socio-territoriale avait un effet néfaste sur la santé des enfants
et adolescents. Et, malgré les politiques visant à lutter contre ces inégalités, l’écart
entre la santé des individus issus de milieux aisés et défavorisés continue de se
creuser. Le SNDS comprend des données de consommation de soins sur la quasi-totalité
de la population française et pourrait être exploité pour étudier la santé des enfants
dans sa globalité. Cette étude observationnelle transversale à partir du SNDS porte
sur les individus de moins de 18 ans au 31 décembre 2018, vivant en France métropolitaine
et couverts par l’assurance maladie avec au moins un remboursement en 2018. Les informations
des individus ont été incluses depuis le premier jour de leur mois d’anniversaire
en 2018 et pour une durée de 1 an. Les objectifs de cette étude sont de décrire la
prévalence des affections longue durée (ALD), les niveaux de recours aux soins de
ville et hospitaliers des enfants ainsi que l’impact des ALD et de la défavorisation
sur ceux-ci, les facteurs associés aux visites aux urgences, suivies d’une hospitalisation
ou non, et aux hospitalisations et la fréquence des différents diagnostics d’hospitalisation
et des hospitalisations potentiellement évitables. L’étude a inclus 13,211 millions
d’enfants (95% de la population Insee), 17,5 % étaient bénéficiaires de la Couverture
Maladie Universelle complémentaire (CMUc) et 20,1 % des enfants vivaient dans une
commune du quintile le plus défavorisé (FDep). La prévalence des ALD était de 4 %,
la plus fréquente étant les troubles envahissants du développement. Les ALD et notamment
les ALD psychiatriques étaient plus fréquentes en présence de marqueurs de défavorisation.
La majorité des enfants (88 %) avaient eu au moins une consultation annuelle avec
un médecin généraliste (MG) ou un pédiatre (98% des 1 an). Nos résultats suggèrent
un bon suivi des programmes de l’Assurance Maladie (20 examens obligatoires et programme
M’T dents). Les enfants défavorisés avaient eu plus souvent une consultation avec
un MG mais moins souvent avec un spécialiste (dont pédiatre). Sur une période d’un
an, près d’un quart des enfants avaient effectué au moins une visite aux urgences
et 9 % avaient été hospitalisé. Les diagnostics les plus fréquents d’hospitalisation
étaient les maladies digestives et respiratoires. Le recours aux soins hospitaliers
était plus élevé chez les atteints d’ALD et les enfants défavorisés. Parmi l’ensemble
des hospitalisations réalisées par les enfants de 0 à 10 ans dans notre étude, plus
d’un quart étaient considérées comme potentiellement évitables en regard de leur motif
d’hospitalisation, d’après un référentiel néo-zélandais. Cette étude transversale
quasi-exhaustive de la population métropolitaine des enfants de moins de 18 ans apporte
des informations nouvelles ou actualisées sur leur santé et sur l’impact de la défavorisation,
en particulier sur la santé mentale. Elle montre aussi l’apport du SNDS dans le suivi
global du recours aux soins d’une population et les évolutions ou impacts. Les résultats
pourraient être utilisés afin d’adapter les politiques de soins, notamment aux niveaux
locaux.;