Description : L'Aide médicale de l'Etat (AME) permet-elle de lever les barrières financières à l'accès
aux soins des personnes étrangères en situation irrégulière ? De précédents travaux
menés à partir de l'enquête Premiers pas ont montré que l'AME est associée à un non-recours
aux soins moins fréquent, mais aussi qu'elle favorise les consultations médicales
en cabinet ou en centre de santé, plutôt que dans les services d'urgence et les associations.
Ainsi, les modalités de recours aux soins des personnes couvertes par l'AME se rapprochent
de celles du reste de la population résidente. Dans cette seconde étude, nous comparons
les consommations de soins de ville des personnes couvertes par l'AME à celles des
personnes couvertes par la Complémentaire santé solidaire non contributive (CSS-NC).
Comme les bénéficiaires de l'AME, les personnes couvertes par la CSS-NC ont de faibles
revenus. Elles sont aussi en plus mauvais état de santé que le reste de la population
française. Les consommations de soins ambulatoires de ces deux groupes de population
sont-elles proches ? Les résultats, basés sur l'étude de deux cohortes administratives
construites à partir des données de remboursement de 2018 de la Caisse primaire d'assurance
maladie de Gironde, montrent que les deux populations ont des consommations voisines
sur l'ensemble des postes de soins, à l'exception des postes bien couverts par la
CSS-NC, mais en revanche peu couverts par l'AME, comme les soins dentaires et l'optique.;