Description : Introduction. La charge allostatique est utilisée en épidémiologie pour explorer la
façon dont l'environnement social des individus construit leur biologie et leur santé.
Cette mesure est calculée à partir de biomarqueurs dont on observe que les distributions
sont différentes en fonction du sexe. Ces différences sont-elles physiologiques, liées
au dimorphisme sexuel, ou s'expliquent-elles, au moins en partie, par des mécanismes
sociaux, liés au genre ? Pour répondre à cette question, il était nécessaire au préalable
de clarifier certains points, notamment : qu'est-ce que le genre et comment le penser,
le mesurer, le capturer en épidémiologie ? A partir de différentes conceptualisations
du genre, nous avons élaboré des stratégies méthodologiques. Nous avons ensuite confronté
les différentes stratégies aux données, pour répondre à 4 objectifs : (1) Y a-t-il
des différences biologiques entre les hommes et les femmes ? (2) Ces différences varient-elle
lorsque l'environnement précoce varie ? (3) Ces différences s'expliquent-elles, au
moins en partie, par des mécanismes de genre ? (4) Ces différences varient-elles lorsque
les caractéristiques socio-comportementales au cours de la vie varient ? Méthodes.
Pour répondre aux objectifs, nous avons utilisé deux bases de données : la cohorte
britannique de naissance NCDS-58 (population de 44-45 ans) et l'enquête française
CONSTANCES (population de 40-50 ans). Nous avons exploré des mesures anthropométriques,
des biomarqueurs cardiovasculaires, métaboliques, inflammatoires, neuroendocriniens
et autres, et un score allostatique, calculé de plusieurs façons. [...];