Description : Introduction : la contraception est un sujet d’actualité. Les hommes prennent une
place grandissante dans la vie des foyers et seraient intéressés par un investissement
plus important dans la contraception. Qu’en pensent les médecins généralistes, quel
rôle peuvent-ils prendre ? Méthodes : étude qualitative par entretiens individuels
semi-dirigés de médecins généralistes du Maine-et -Loire, réalisés entre mai 2022
et février 2023. Recrutement des participants par mail, puis par effet boule de neige.
Recueil du consentement oral en début d’entretien. Enregistrement puis retranscription
ad integrum et anonymisation. Double codage d’une partie des entretiens. Analyse au
fur et à mesure jusqu’à saturation des données plus un entretien, par une méthode
s’approchant de la théorisation ancrée. Résultats : 10 entretiens ont été réalisés
d’une durée moyenne de 16 minutes. Les médecins décrivaient les hommes comme non impliqués
dans la contraception. Des freins à l’implication comme l’ambivalence du souhait des
femmes étaient décrits. Elles gardaient le monopôle du contrôle des naissances car
le poids de l’IVG reposait sur elles. Les préjugés décrivant les hommes comme irresponsables
participaient à leur mise à l’écart. Les médecins formulaient d’autres excuses pour
ne pas parler contraception avec les hommes : oubli, manque de temps, absence de méthode
contraceptive à leurs proposer, crainte de s’immiscer dans l’intimité des couples.
A contrario, la peur de devenir père pouvait favoriser un investissement de l’homme
et le post-partum était décrit comme idéal pour aborder la contraception. Les médecins
reconnaissaient un intérêt croissant pour la vasectomie. Leurs rôles étaient d’écouter,
d’accompagner et d’éduquer les hommes en passant par des consultations de couples
ou dédiés à la santé sexuelle. Conclusion : les médecins se sentaient légitimes à
impliquer davantage les hommes dans la contraception quand bien même la place qu’ils
leurs laissaient était dérisoire. La clé de voute semblait être la position des femmes.
Une prise de conscience des médecins de l’évolution de la société vers une égalité
des sexes permettrait d’en finir avec une vision genrée de la contraception. La part
des médias pour divulguer les informations et les connaissances ne devrait pas être
négligée.;