Description : Introduction : l'usage récréatif de protoxyde d'azote a récemment augmenté ces dernières
années chez les jeunes. Cependant, il y a peu d'informations sur les comorbidités
addictologiques et psychiatriques de cet usage. Objectifs : l'objectif de cette étude
était d'évaluer la fréquence et les caractéristiques sociodémographiques et cliniques
du trouble de l'usage de protoxyde d'azote dans un échantillon d'étudiants en santé.
Matériel et méthodes : un questionnaire en ligne a été diffusé aux étudiants en santé
de différentes filières (médecine, pharmacie, kinésithérapie, maïeutique, dentaire)
des universités de Paris-Cité, Paris-Sorbonne, Paris-Saclay, Lille et Picardie Jules
Verne. Les données suivantes ont été recueillies : âge, genre, type d'études, fréquence
de consommation de protoxyde d'azote, critères DSM-5 de trouble de l'usage de protoxyde
d'azote, fréquence (jour/semaine/mois/années/vie entière) des consommations de tabac,
d'alcool, de cannabis, de cocaïne, d'amphétamines et d'hallucinogènes, ainsi que l'Alcohol
Use Disorders Identification Test (AUDIT), le test de Fagerström de dépendance au
tabac, le Cannabis Abuse Screening Test (CAST), les antécédents déclarés de troubles
psychiatriques et l'administration médicale antérieure de N2O comme anesthésique.
Résultats : 2067 étudiants (âge moyen 21,7 2,6 ans, 75% de sexe féminin) ont répondu
au questionnaire de septembre 2021 à mai 2022. Parmi eux, 38% (n 790) ont expérimenté
du protoxyde d'azote, 23% (n 473) en ont consommé dans les 12 derniers mois, 7% (n
137) remplissaient les critères DSM-5 de trouble de l'usage (114 légers, 16 moyens,
7 sévères). Le trouble de l'usage de protoxyde d'azote était corrélé avec la consommation
journalière d'alcool (Chi2 24,2, p 0,0001), de tabac (Chi2 25.3, p 0,0001), des
scores d'AUDIT 12 (Chi2 48.0, p 0,001), des antécédents déclarés de troubles dépressifs
(Chi2 13,6, p 0,006), de troubles anxieux (Chi2 13,2, p 0,007), de troubles du
sommeil (Chi2 14,4, p 0,006) et l'administration médicale antérieure de N2O comme
anesthésique (Chi2 7,5, p 0,002). Discussion et conclusions : la fréquence des participants
présentant un trouble de l'usage de protoxyde d'azote était élevée dans la présente
étude : 7% de l'échantillon, majoritairement de sévérité légère. Le trouble de l'usage
de protoxyde d'azote était notamment corrélé à la consommation d'alcool et des scores
d'AUDIT 12.;