Description : Introduction : le tabagisme reste le premier facteur de risque évitable de morbi-mortalité.
La lutte contre le tabagisme s’inscrit dans un combat contre la dépendance entrainée
par la nicotine ancrée dans les comportements quotidiens et dans la psyché des fumeurs.
Les médecins généralistes accompagnent le sevrage tabagique grâce à des outils pharmacologiques
et psychothérapeutiques dont l’élément clé reste la motivation. Quels est la place
de l’Entretien Motivationnel dans l’aide au sevrage tabagique en consultation de Médecine
Générale ? Méthode : étude qualitative par analyse thématique d’entretiens semi-dirigés
menés entre janvier et février 2023 pour recueillir les ressentis et les pratiques
de neuf médecins généralistes dans la recherche, l’accompagnement et l’entretien de
la motivation au sevrage tabagique. Résultats : le tabagisme est une consommation
aux contours complexes et aux risques connus. Les actions politiques de lutte contre
le tabagisme ont permis par la dénormalisation du tabac dans la sphère publique ainsi
qu’à la conscientisation de la problématique du tabac et des possibilités d’arrêt.
L’accompagnement du sevrage tabagique par les professionnels de santé comme les médecins
généralistes implique la correction du syndrome de sevrage et le soutien de la motivation
dans cette démarche. Le repérage du tabagisme et l’abord de son arrêt, l’identification
de leurs déterminants globaux ainsi que l’évaluation de la motivation des patients
à l’arrêt permettent l’adaptation des stratégies des médecins. Le sevrage tabagique
engage les médecins et leurs patients dans une relation d’alliance thérapeutique.
L’attitude du médecin qui écoute avec empathie le patient, explore avec lui son ambivalence
et valorise sa démarche conduit à la construction par le patient d’un discours-changement.
L’entretien motivationnel trouve donc sa place dans l’accompagnement du sevrage tabagique
en consultation de médecine générale en complément des outils à disposition. La complexité
du tabagisme, des pathologies qui y sont liées et de son sevrage requiert une formation
initiale pratique et interdisciplinaire complétée par une formation continue pour
enrichir l’exercice quotidien des médecins tout au long de leur parcours professionnel.
L’accompagnement du sevrage tabagique et la pratique de l’EM méritent une valorisation
transparente, juste et adaptée aux contraintes quotidiennes des médecins libéraux
ainsi qu’aux recommandations. La généralisation de la collaboration interprofessionnelle
au sein de structures ASALEE optimiserait l’éducation thérapeutique du patient. Conclusion
: l’accompagnement du sevrage tabagique en consultation de médecine générale implique
une alliance thérapeutique qui fonde l’esprit de l’entretien motivationnel. Son enseignement,
sa valorisation et la collaboration interprofessionnelle permettraient l’amélioration
de la démarche d’éducation thérapeutique du patient.;