Description : Contexte : bien que la pandémie de COVID-19 ait eu un impact négatif sur la santé
mentale, il n'existe aucune étude longitudinale exhaustive sur l'ensemble de la population
d'un pays sans biais de sélection. L’objectif de cette étude était d’évaluer la prescription
de médicaments psychotropes durant la pandémie à COVID-19, à partir des données du
système national des données de santé français (SNDS). Méthode : les prescriptions
de psychotropes (antidépresseurs, anxiolytiques, hypnotiques et antipsychotiques)
du 1er janvier 2015 au 30 septembre 2021 ont été recueillies à partir des données
administratives fournies par le SNDS. Cette base inclut plus de 99 % de la population
française soit 67 millions de personnes. Les données ont été analysées à l'aide d'un
modèle d'analyse des séries temporelles interrompues (ITSA). La consommation de médicaments
psychotropes était agrégée en mois et exprimée en nombre de boîtes pour mille habitants.
Résultats : durant la période étudiée, plus d’1,3 milliard de boites de médicaments
psychotropes ont été délivrées. La comparaison des délivrances de psychotropes avant
et après la pandémie a montré une augmentation absolue de 0,76 (95CI 0,57 à 0,95,
p 0,001) boîtes par mois et par millier d’habitants, toutes classes de psychotropes
confondues. Trois classes ont vu leur consommation augmenter dans une proportion quasi
similaire, respectivement de 0,23 (0,15 à 0,32, p 0,001) boîtes pour les antidépresseurs,
0,27 (0,20 à 0,34, p 0,001) boîtes pour les anxiolytiques et 0,23 (0,17 à 0,30,
p 0,001) boîtes pour les hypnotiques. La variation de la consommation d'antipsychotiques
était très faible, avec une augmentation de 0,04 boîte (0,02 à 0,06, p 0,001) par
mois et par millier d'habitants. Conclusion : la pandémie de COVID-19 a eu un impact
notable sur la santé mentale des Français, avec une nette augmentation de la consommation
de médicaments psychotropes.;