Description : CONTEXTE : la pandémie du covid-19 a bouleversé le fonctionnement des EHPAD. Pour
protéger les résidents, des mesures restrictives lourdes furent nécessaires : confinement
dans l’établissement, voire dans la chambre. Cette privation de liberté a fortement
impacté les résidents. La qualité de vie a été négligée au profit de la sécurité.
OBJECTIF : explorer le ressenti par rapport à la pandémie de COVID-19 des résidents,
leur famille, leurs soignants (IDE, aides-soignantes …) et les encadrants (directeurs,
médecins coordonnateurs, cadres de santé, infirmiers coordonnateurs). MÉTHODE : étude
qualitative par entretiens semi dirigés auprès de 11 résidents et proches, 9 soignants
et 11 encadrants, répartis sur 7 EHPAD en Auvergne. L’analyse des entretiens a été
faite par 3 chercheurs à l’aide de l’Interpretative Phenomenological Analysis (IPA).
RÉSULTATS : la solitude éprouvée lors de l’isolement était dévastatrice pour les résidents.
L’acceptation de mourir était augmentée dans ce contexte. Ils souhaitaient prendre
le risque de vivre sans isolement quitte à mourir de la COVID si cela devait arriver.
Les troubles cognitifs et le niveau de dépendance semblaient réduire l’impact psychologique.
Pour les soignants, l’EHPAD s’est transformé en une bulle protectrice avec les mesures
restrictives. Cela a permis de renforcer la cohésion et la solidarité entre le personnel
et les résidents. Mais la distance instaurée avec l’extérieur s’est traduite par une
rupture des liens familiaux et une dégradation des relations avec les hôpitaux et
les autorités. Des problèmes d’organisation et de communication ont été soulevés.
Pour les encadrants, la peur a été un sentiment très éprouvé face à l’inconnu du virus.
Une volonté d’optimiser la communication entre les différents acteurs de terrain a
été observée. La crise est venue aggraver l’état d’un système de santé déjà en difficulté.
Elle a majoré des problèmes préexistants comme le manque de personnel. CONCLUSION
: la pandémie a isolé les EHPAD du monde extérieur créant une solidarité au départ
et des désordres qui perdurent à distance des confinements.;