Description : Introduction : l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit la santé sexuelle
comme un état de bien-être physique, émotionnel, mental et social en matière de sexualité
qui requiert une approche positive et respectueuse de la sexualité. La santé sexuelle
est un droit fondamental, de ce fait l’éducation à la santé sexuelle s’inscrit dans
la première stratégie nationale de santé sexuelle 2017-2030 lancée par le gouvernement
français ainsi que dans les programmes scolaires. Les adolescents sont la principale
cible de cette éducation, ils sont inclus par l’OMS dans les groupes vulnérables.
Les Maisons d’Enfants à Caractère Social (MECS) accueillent des adolescents placés
pour différentes raisons notamment dans le cas de violences. Ces jeunes sont pris
en charge au quotidien par des éducateurs spécialisés qui les accompagnent dans leur
évolution vers la vie d’adulte. Ces professionnels sont donc en première ligne dans
l’éducation, notamment dans l’éducation à la santé sexuelle. Objectifs de l’étude
: dans un premier temps, il s’agit d’identifier les modalités d’abord de l’éducation
à la santé sexuelle par les éducateurs spécialisés auprès des jeunes en MECS puis
d’identifier les freins et les difficultés auxquels ils peuvent être confrontés dans
ces situations. Matériels et Méthode : il s’agit d’une étude qualitative, descriptive
et compréhensive concernant les éducateurs spécialisés travaillant auprès des jeunes
en MECS. Les données ont été recueillies à partir de 7 entretiens individuels et 1
entretien de groupe selon la méthode de l’entretien compréhensif. L’analyse de contenu
a ensuite été réalisée. Résultats : l’étude montre que les principales situations
de santé sexuelle rencontrées en MECS sont les grossesses non désirées, la contraception,
ainsi que les violences sexuelles sous différentes formes. Les modalités d’abord de
l’éducation à la santé sexuelle changent en fonction des éducateurs, cette éducation
est ponctuelle et se fait en fonction des situations rencontrées. Les difficultés
rencontrées par les professionnels concernent notamment le tabou autour de la sexualité,
le manque de temps et de formation des éducateurs et l’absence de référent d’éducation
à la santé sexuelle dans les structures. Les principales pistes d’améliorations proposées
concernent les actions de prévention par des intervenants extérieurs et la volonté
de partenariats avec des professionnels de santé qualifiés en santé sexuelle afin
d’instaurer un suivi à long terme. Conclusion : tous les intervenants interrogés conviennent
que les modalités d’abord de l’éducation à la santé sexuelle restent insuffisantes.
Les différents freins rencontrés par les éducateurs spécialisés pourraient être améliorés
par la mise en place d’actions d’éducation à la santé sexuelle sur le long terme par
des professionnels spécialisés. Une collaboration avec les sages-femmes pourrait être
un moyen d’améliorer la prise en charge de la santé sexuelle des jeunes en MECS.;