Description : Dans les années des 2010, le domaine de l’intelligence artificielle, apparu dans les
années 1950, a connu d’importantes innovations, notamment en santé. De nombreuses
études commencent à mesurer les compétences diagnostiques de cette technologie (reconnaissance
de mélanome, de rétinopathie diabétique, lecture d’ECG), mais la médecine générale
est actuellement peu impliquée dans ces évaluations. La présente thèse explore donc
l’avis de médecins généralistes connaissant cette technologie dans l’examen clinique
de leurs patients. Il s’agit d’une étude qualitative inspirée de la théorisation ancrée,
basée sur des entretiens individuels semi-dirigés, auprès de 11 médecins généralistes
exerçant en Occitanie. Il apparait donc que leur représentation et la place qu’ils
donnent à l’intelligence artificielle dans leur pratique peuvent varier à des degrés
de complexité croissante : l’intelligence artificielle considérée comme un simple
outil, comme une intelligence maitrisée par l’homme mais vue comme un partenaire de
soin, et à l’extrême comme une intelligence supérieure à l’homme, capable de prendre
les décisions. Ces visions apportent aux praticiens des attentes et des craintes spécifiques,
présentées dans cette thèse. La théorie proposée ici permet d’ouvrir un peu plus la
recherche dans le contexte clinique de la médecine générale, ce qui semble capital
pour la réflexion à mener autour du développement de tels outils, réflexion qui devra
être aussi économique, politique et éthique.;