Description : Introduction : L’incertitude diagnostique est une problématique fréquente en médecine
générale. Elle est souvent perçue comme une difficulté. Par ailleurs, il existe peu
de références sur l’intérêt ou non de prendre en compte l’avis du patient lors des
situations d’incertitude diagnostique. Il semblait intéressant de mesurer dans quelle
proportion les patients délivrent leur avis à leur médecin, et si cet avis est une
aide pour ce dernier. Méthode : L’étude s’est déroulée en deux temps. Une étude descriptive
prospective, menée auprès de 18 médecins généralistes de la Vienne et de Charente.
L’analyse a porté sur un échantillon de 457 consultations en situation d’incertitude
diagnostique. Les variables sur le patient concernaient : le genre, l’âge, la catégorie
socio-professionnelle et la spontanéité de son avis. Les médecins qualifiaient selon
l’échelle de Likert en 5 niveaux, si l’avis du patient était une gêne ou une aide.
Ils relevaient aussi les « diagnostics ». Dans un deuxième temps, les résultats ont
été présentés aux investigateurs lors d’un focus group en visioconférence, afin d’alimenter
la discussion des résultats. Résultats : Plus de 8 patients sur 10 avaient un avis
concernant leurs affections. Cet avis était donné spontanément dans 67% des cas. Il
était considéré par le praticien comme une aide dans 56% des cas. A l’inverse, il
était considéré comme une gêne une fois sur quatre. Cette gêne était importante dans
5% des situations. Le clinicien porte moins de crédit à l’avis des patients de moins
de 35 ans. En outre, il est plus gêné par l’avis des patients âgés de plus de 65 ans.
L’avis du patient est perçu comme une aide marquante dans les pathologies infectieuses,
les pathologies ORL, la cystite, la vulvite, les lombalgies, les sciatiques et dans
les hernies. L’avis est considéré comme plus souvent gênant face aux problématiques
psychologiques et dans les situations d’urgence. Discussion : Cette étude atteste
que les patients sont disposés à donner leur avis sur le trouble qu’il présente. De
plus, les médecins considéraient que cet avis les aidait plus d’une fois sur deux.
La simple prise en compte de l’avis du patient serait donc une aide peu couteuse et
parfois précieuse dans les situations d’incertitude diagnostique.;