Description : La chirurgie œsogastrique, qu’elle soit réalisée pour cancer ou non, est une chirurgie
à haut risque de complication et de mortalité post-opératoire. En France, les œsophagectomies
et les gastrectomies pour cancer ont respectivement des taux de mortalité de 8 et
de 7 % à 90 jours post-opératoire. Le taux de complications est aussi élevé, de l’ordre
de 50 %. Cette haute morbi-mortalité explique l’objectif de la recherche en chirurgie
visant à améliorer la prise en charge de ces patients. Cette recherche avance en mettant
notamment en place des études randomisées mais celles-ci restent longues et difficiles
à financer du fait de leur coût propre et du faible effectif de patients concernés
par ce type de pathologie. Les bases médico-administratives ont été utilisées dans
cette thèse pour la recherche sur ce domaine. La France possède l’une des bases les
plus exhaustives au monde grâce au système de remboursement français. La branche du
PMSI - « Programme de Médicalisation des Systèmes d’Information » - a été mise à contribution.
Cette base permet de colliger toute l’information concernant les hospitalisations
des patients, comme, par exemple leurs pathologies et les actes réalisés. L’information
de chaque patient est donc anonymisée mais permet de réaliser un suivi longitudinal
en suivant leurs hospitalisations successives. Dans la première étude, nous avons
étudié l’impact de la voie mini-invasive en France sur les gastrectomies pour cancer.
Nous avons inclus 6 années de patients opérés en France d’une résection gastrique.
L’analyse a été stratifiée sur le caractère total ou non de la gastrectomie. Après
score de propension et appariement, l’impact de la coelioscopie en comparaison à la
laparotomie a été étudié sur différents critères de jugement à court terme (mortalité,
morbidité, réintervention chirurgicale, durée d’hospitalisation) et à long terme (sténose
œsophagienne, éventration post-opératoire, occlusion sur bride). Dans la seconde étude,
le PMSI a été mis à contribution pour l’évaluation de la prise en charge des ingestions
de produit caustique. Dans ce travail, le PMSI dévoile l’un de ces atouts principaux
: l’exhaustivité de la base. Il permet l’identification de chaque patient avec le
code diagnostique de brulure œsophagienne sur 10 ans, pris en charge dans chaque centre
français et d’étudier son traitement. Après une analyse descriptive poussée, les facteurs
de risque de mortalité et morbidité ont été étudiés. Enfin au travers de ces deux
travaux, la question du volume et de son rapport avec la morbi-mortalité a été étudiée.
Des représentations graphiques, des analyses ajustées ont été réalisées. Cette thèse
illustre une partie des usages des bases de données médico-administratives dans la
recherche clinique de manière pragmatique. L’implémentation du PMSI au travers du
« Heath data hub » sera une nouvelle piste pour pouvoir suivre les patients en extrahospitalier.;