Description : Bâtiment, restauration, coiffure : si l’étendue des problèmes de santé rencontrés
par les travailleur·ses de TPE est largement invisibilisée, cette invisibilisation
est plus prégnante chez les dirigeant·es que chez les salarié·es. Prenant appui sur
32 monographies, le présent article se propose d’interroger la manière dont les travailleur·ses
(salarié·es ou dirigeant·es) de très petites entreprises (TPE) en exercice dans trois
secteurs d’activité (le bâtiment, la restauration et la coiffure) abordent la survenue
d’un événement de santé, qu’il s’agisse d’une maladie chronique, d’un accident du
travail (AT) ou d’une grossesse. Côté salarié·es, plusieurs facteurs entrent en ligne
de compte quand un événement de santé surgit : en particulier, les femmes et les hommes
ne font pas face aux mêmes contraintes, financières notamment, et n’appréhendent pas
le maintien dans l’emploi, le chômage ou la sortie vers l’inactivité de la même manière.
Les dirigeant·es de TPE ont, quant à eux/elles, avant tout à cœur de préserver la
santé économique de leur entreprise : pour y parvenir, ils et elles invisibilisent
parfois leurs propres problèmes de santé, s’efforcent de compenser par eux/elles-mêmes
ou en mobilisant des membres de leur famille les arrêts de travail de leurs salarié·es,
voire évitent de recruter des candidates en âge d’avoir des enfants.;