Description : Introduction. Depuis plus de deux ans, l’humanité fait face non seulement à la pandémie
de Covid-19, mais également à une multiplication de rumeurs, fausses nouvelles et
théories du complot la concernant. On parle d’infodémie. Ce phénomène n’est pas nouveau
: la pandémie du VIH/sida, sur laquelle nous avons plus de quarante ans de recul,
a également été accompagnée de nombreuses rumeurs et théories du complot. Pourquoi
et comment ces phénomènes émergent lors des pandémies ? Quelles ont été les rumeurs
qui ont circulé sur les origines du VIH et quelles ont été leurs conséquences ? Methode.
Une revue narrative de littérature a été effectuée selon le guide PRISMA. Plusieurs
bases de données ont été utilisées à savoir : PubMed, Cochrane, Cairn info, Persée
et Google scholar. Les mots clés utilisés étaient en rapport avec les termes principaux
du travail de recherche: rumeur, désinformation, VIH et sida. Ceci a permis d’avoir
une équation de recherche qui est la suivante: (Rumeur OR Rumor) AND (Désinformation
OR Disinformation) AND (VIH OR HIV) AND (Sida OR AIDS). Sur la base des résultats
obtenus, d’autres mots clés ont été inclus pour spécifier nos recherches tels que
: origine, théories, Covid-19, complots, épidémies, conséquences, réseaux sociaux
et fake news. Résultats. 81 documents ont été retenus dans l’étude. Les rumeurs sur
les origines du VIH se divisent en deux catégories : Premièrement, le virus serait
issu d’une création humaine, soit suite à un accident de laboratoire, soit créé par
les Etats-Unis dans le but de nuire à ses ennemis. Deuxièmement, les thèses négationnistes,
qui nient l’existence même du VIH ou son rôle pathogène dans le sida. Il apparaît
que les thèses appartenant à cette deuxième catégorie sont plus dangereuses, car elles
ont mené à nier l’importance du dépistage et l’efficacité des thérapies antirétrovirales.
Dans le cas de certaines sectes dont celle de Christine Maggiore, les dégâts sont
limités à un cercle relativement restreint, même si ses théories mortifères ont largement
circulé sur internet. Mais lorsque ces thèses atteignent les plus hautes sphères d’une
nation, comme cela a été le cas en Afrique du Sud sous Mbeki, le surplus de mortalité
se chiffre à plus de 340.000 décès évitables. L’excès de morbi-mortalité entraîne
des conséquences économiques et sociales qui perdurent jusqu’aujourd’hui.[...];