Etat des lieux de la prévention du syndrome du bébé secoué réalisée par les médecins
généralistes alsaciens lors des consultations de suivi des six premiers mois de vie
des nouveaux-nés et nourrissons - CISMeF
Etat des lieux de la prévention du syndrome du bébé secoué réalisée par les médecins
généralistes alsaciens lors des consultations de suivi des six premiers mois de vie
des nouveaux-nés et nourrissonsDocument
Titre : Etat des lieux de la prévention du syndrome du bébé secoué réalisée par les médecins
généralistes alsaciens lors des consultations de suivi des six premiers mois de vie
des nouveaux-nés et nourrissons;
Description : Le syndrome du bébé secoué (SBS) est une entité au pronostic sévère avec un taux de
mortalité approchant les 20% et des séquelles neurologiques à long terme dans près
de 75% des cas. Tous les milieux socio-économiques peuvent être touchés. Les pleurs
des nourrissons associés au stress et à la colère qu'ils peuvent engendrer sont un
élément déclencheur de secouement. Malgré les lourdes conséquences du SBS, aussi bien
sur le plan médical que pénal, les connaissances de la population générale à ce sujet
semblent être assez limitées. De ce fait, la sensibilisation des jeunes parents à
ce syndrome se montre plus que nécessaire. Ainsi, l'objectif principal de notre étude
était d'effectuer un état des lieux de la prévention du SBS réalisée par les médecins
généralistes alsaciens lors des consultations de suivi des six premiers mois de vie
des nouveau-nés ou nourrissons. Nous avons réalisé une étude transversale descriptive
à l'aide d'un questionnaire quantitatif. Le nombre de sujets nécessaire pour rendre
notre étude statistiquement significative a été obtenu. L'hypothèse principale de
notre étude était que la majorité des médecins généralistes n'intégrait pas systématiquement
la prévention du SBS aux consultations de suivi. Notre hypothèse a été vérifiée puisque
moins d'un médecin généraliste sur dix (8,66%) effectuait de la prévention de manière
systématique pour tous les nourrissons reçus en consultation, peu importe le profil
de patient. Une faible proportion de médecins (13,39%) réalisait de la prévention
de manière occasionnelle, principalement en cas de parents exaspérés par les pleurs
de leur enfant (94,10%) mais également en cas de milieu socio-économique défavorisé
(64,70%). En revanche, ils n'abordaient jamais le sujet s'il s'agissait d'un nourrisson
issu d'un milieu aisé (0%). Les principaux freins à la réalisation de la prévention
du SBS parmi les 77,95% de médecins n'en effectuant jamais étaient le fait de ne pas
y penser pour 80,80% d'entre eux et la peur d'offenser les parents dans 40,40% des
cas. Enfin, parmi tous les sujets de prévention habituellement évoqués lors des consultations
de pédiatrie, le SBS était le thème le moins abordé de tous. Ainsi, la prévention
du SBS ne semble pas avoir trouvé, à ce jour, sa place au sein des cabinets de médecine
générale en Alsace, or, il s'agit d'une véritable problématique médico-légale avec
un réel enjeu de santé publique.;