Mesure systématique de la longueur cervicale dans les grossesses gémellaires asymptomatiques
: est-ce utile pour entreprendre une corticothérapie anténatale au moment opportun
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Mesure systématique de la longueur cervicale dans les grossesses gémellaires asymptomatiques
: est-ce utile pour entreprendre une corticothérapie anténatale au moment opportun
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Titre : Mesure systématique de la longueur cervicale dans les grossesses gémellaires asymptomatiques
: est-ce utile pour entreprendre une corticothérapie anténatale au moment opportun
?;
Description : Introduction : la mise en évidence d’un raccourcissement cervical asymptomatique est
l’un des seuls moyens d’identifier les grossesses gémellaires à risque d’accouchement
prématuré spontané, mais actuellement, il n’y a aucune preuve que son dépistage systématique
permette d’introduire la corticothérapie anténatale dans le « timing » optimal des
sept jours précédant l’accouchement. Objectif : notre objectif principal était de
déterminer si le diagnostic d’un col court à l’échographie endovaginale chez des grossesses
gémellaires asymptomatiques permettait d’introduire la corticothérapie anténatale
au bon moment. Méthode : cette cohorte rétrospective a étudié toutes les grossesses
gémellaires suivies dans une maternité française de niveau III sur 10 ans, du 1er
janvier 2007 au 31 décembre 2017, pour lesquelles un diagnostic de col court ( 25
mm) asymptomatique avait été réalisé avant 34 semaines d’aménorrhées (SA). Notre critère
de jugement principal était le taux d’accouchement dans les sept jours après le diagnostic
d’un raccourcissement cervical dans les grossesses gémellaires asymptomatiques. Résultats
: dans cette cohorte de 1 285 grossesses gémellaires asymptomatiques, le diagnostic
d'un raccourcissement cervical 25 mm par échographie endovaginale a concerné 28,1
% des patientes (n 361), et n’a pas été associé à un taux significatif d'accouchement
dans les 7 jours suivant le diagnostic, tant dans la population globale que dans le
sous-groupe de femmes concernées par une prématurité spontanée (2,77 % et 2,3 % respectivement).
Pour l’ensemble de ces femmes concernées par un diagnostic de raccourcissement cervical
25 mm, où le taux d’accouchement prématuré 34 SA était de 22,4 %, la durée moyenne
entre le diagnostic d’un raccourcissement cervical asymptomatique et l'accouchement
était bien de 47 jours ( /- 24), et celle-ci n'était influencée ni par la sévérité
de ce raccourcissement, ni par la précocité de l'âge gestationnel au moment du diagnostic.
Dans notre cohorte, 74,2 % des femmes ayant reçu une corticothérapie anténatale ont
finalement accouché après 34 SA. Enfin, notre étude des différents seuils de raccourcissement
nous a permis de conclure qu’une longueur cervicale 20 mm permettait d'exclure un
accouchement dans les 7 jours avec une Valeur Prédictive Négative (VPN) de 100 %,
et une longueur cervicale 15 mm était associée à un risque significativement plus
élevé d’accouchement prématuré 34 SA (p 0,04) bien qu’elle ne fût pas associée à
un risque plus élevé d’accouchement dans les 7 jours. Conclusion : les résultats de
notre étude montrent que le diagnostic d'un raccourcissement asymptomatique du col
ne semble pas représenter une indication suffisante pour introduire une corticothérapie
anténatale, quelle que soit la précocité ou la sévérité de ce raccourcissement, et
surtout si celui-ci était estimé entre 20 et 25 mm.;