Description : Contexte : la prise en charge des patients dans le cadre de la chirurgie programmée
connaît un changement de paradigme avec la promotion de la réhabilitation améliorée
après chirurgie (RAC) dans de nombreuses spécialités. Dans le contexte de la césarienne
programmée, l’instauration de protocoles de RAC est récente et les facteurs de risque
d’échec de ce protocole mal connus. Objectif : identifier les caractéristiques maternelles
et obstétricales préopératoires associées à un échec du protocole RAC. Matériel et
méthode : un protocole de RAC a été mis en place à l’hôpital Nord en août 2020, en
s’appuyant sur les données de la littérature récente et des recommandations nationales
et internationales pour définir les étapes pré, per et post opératoires d’une césarienne
programmée. Une étude de cohorte rétrospective a été menée. Toutes les femmes ayant
bénéficié d’une césarienne programmée à la maternité de l’hôpital Nord entre novembre
2020 et novembre 2021 ont été incluses, à l’exception des femmes qui ont été exclues
du protocole RAC en raison d’une impossibilité d’appliquer le protocole (césarienne
finalement réalisée en urgence, placentation invasive, embolie pulmonaire massive
per opératoire, transfert dans une autre maternité en post-partum immédiat, infection
à Sars Cov2 à l’admission). Le critère de jugement principal était l’échec du protocole
RAC, défini comme un critère composite par la survenue d’au moins un des événements
suivants : hospitalisation d’une durée de plus de 5 jours pour causes maternelles
médicales, rétention aiguë d’urines nécessitant la pose d’une sonde vésicale à demeure,
syndrome occlusif, admission en réanimation ou soins continus, reprise chirurgicale
précoce. Les facteurs étudiés étaient les caractéristiques sociodémographiques maternelles,
les antécédents médicaux, chirurgicaux et obstétricaux ainsi que le déroulé de la
grossesse actuelle. Résultats : parmi les 147 femmes incluses, 7.5% ont présenté un
échec de RAC. Parmi les facteurs maternels étudiés, l’obésité, les antécédents de
chirurgie abdominale et les multiples antécédents de césariennes n’étaient pas associés
à une fréquence plus élevée d’échec de RAC. Par ailleurs, les dossiers de femmes ayant
présenté un échec de RAC avaient davantage été présentés en staff MPS (18.2% versus
6.8%) et leur IMC était plus faible (à la limite de la significativité). Conclusion
: dans le contexte de la césarienne programmée, l’échec de RAC n’était pas un événement
fréquent. Cette étude n’a pas permis l’identification de facteurs de risque d’échec
de RAC mais nous encourage à poursuivre l’application du protocole chez toutes les
patientes admises pour une césarienne programmée au sein de la maternité de l’Hôpital
Nord. De plus, un meilleur dépistage des femmes en situation de précarité ou de vulnérabilité
pourrait être mis en place pour proposer à ces femmes une prise en charge personnalisée
et adaptée.;