Description : Introduction : première cause de mortalité évitable en France, le tabac concerne près
d’un militaire sur deux. Actuellement, la pratique du conseil minimal est recommandée
par la HAS à chaque consultation avec un patient fumeur. Plusieurs études mettent
en évidence un effet bénéfique de l’évaluation du souffle sur le sevrage tabagique,
et ce quel que soit le résultat du test réalisé. Notre étude cherchait à mesurer l’impact
de l’évaluation systématique du souffle en médecine générale associé au conseil minimal
en visite médicale périodique, par rapport au conseil minimal seul chez des militaires.
Matériel et méthode : notre étude prospective, longitudinale, ouverte, multicentrique,
contrôlée et randomisée a été réalisée auprès de fumeurs quotidiens militaires se
présentant en visite médicale périodique. Chaque participant renseignait ses habitudes
tabagiques puis recevait selon son groupe (intervention ou contrôle) : soit un conseil
minimal associé à une évaluation du VEMS/VEM6 par mini-spiromètre, soit un conseil
minimal seul. Des visites de suivi étaient réalisées à 6 et 12 mois avec de nouveaux
questionnaires. Le critère de jugement principal était de déclarer ne plus consommer
de tabac à 6 mois. Résultats : 182 participants ont été inclus par 10 centres entre
juin 2019 et juin 2020 avec un suivi de 12 mois. 97 participants étaient dans le groupe
contrôle et 85 étaient dans le groupe intervention. Les taux de réponse étaient de
78,0% et 48,4% à 6 et 12 mois. Les taux de sevrage déclaré à 6 mois étaient de 23,1%
dans le groupe contrôle, et de 18,7% dans le groupe intervention sans différence significative
(p 0,5). Les taux de sevrage déclaré à 12 mois et les comportements tabagiques ne
différaient pas entre les deux groupes. Les taux de sevrage globaux étaient de 21,1%
à 6 mois et de 16,5% à 12 mois. Discussion : d’autres études ayant mis en évidence
un effet bénéfique sur le sevrage tabagique de l’évaluation du souffle communiquaient
aux participants leur âge pulmonaire, ce qui ne fut pas le cas dans notre étude. Notre
effectif était également inférieur à celui de ces travaux. Le taux de sevrage déclaré
global recueilli était nettement supérieur aux 3% à 6% attendus par la pratique du
conseil minimal. Son effet probablement sous-estimé en pratique et la mise en place
d’un suivi auraient pu permettre d’obtenir plus de sevrage. Néanmoins, l’absence de
confirmation biologique pourrait conduire à une sur-déclaration. Conclusion : la mesure
du VEMS/VEM6 par mini-spiromètre associé au conseil minimal n’a pas montré d’effet
supérieur au conseil minimal seul sur le sevrage tabagique à 6 mois. La délivrance
systématique du conseil minimal a permis d’obtenir des taux de sevrage globaux importants,
devant encourager sa pratique en médecine générale.;