Description : Introduction : l'Otite Externe Nécrosante (OEN) est une complication rare mais grave
des Otites Externes (OE). Il s'agit d'une ostéite de la base du crâne. Certains terrains
sont particulièrement à risque (diabète, immunodépression...). Cette maladie est de
découverte relativement récente, et sa prise en charge est encore mal codifiée. Son
incidence est en augmentation, de par l'augmentation de la population à risque, l'évolution
de l'écologie microbiologique. Les traitements sont rendus de plus en plus complexes
par l'apparition de résistances aux antibiotiques, entraînant des hospitalisations
prolongées et des antibiothérapies intraveineuses de plusieurs semaines, avec les
effets secondaires qui en découlent. Les séquelles d'une OEN et/ou de son traitement
peuvent affecter l'autonomie des patients atteints, voire entraîner leur décès. Le
retard de prise en charge est quasiment constant, et une sensibilisation des médecins
généralistes à reconnaître les situations à risque et à suspecter précocement une
OEN semble être nécessaire. Objectifs de l'étude : évaluer les connaissances des Médecins
Généralistes en France concernant les OEN et leur proposer des supports d'information
afin de les reconnaître plus précocement. Méthode : étude quantitative, questionnaire
destiné aux médecins généralistes et internes en médecine générale en France. Résultats
: parmi les 120 personnes interrogées, 39 étaient internes, 81 médecins généralistes,
16 étaient maîtres de stage universitaires. Près d'un tiers (38.3%) avaient été amenés
dans leur carrière à adresser un patient à un otorhinolaryngologiste pour une otite
externe résistante aux traitements prescrits. La majorité (84%) des répondants ne
considéraient pas qu'un polype du conduit auditif externe représentait un signe de
complication d'une otite externe. Avant une courte information sur les OEN, 55% des
personnes interrogées en avaient déjà entendu parler, 7.5% pensaient en avoir déjà
rencontré. Après une brève information sur les OEN, le double (15%) pensaient en avoir
déjà rencontré. À la fin du questionnaire, 88.9% jugeaient utile que les médecins
généralistes soient formés à évoquer cette pathologie. Conclusion : en médecine générale
l'OEN est peu connue. La formation des médecins généralistes et des internes en médecine
générale à détecter cette pathologie est insuffisante, et serait utile afin d'améliorer
les retards de diagnostic et le pronostic des patients atteints d'OEN. Une éducation
des patients à risque pourrait permettre de prévenir l'apparition de cette complication,
et ce surtout en cas d'affection otologique chronique ou aigue.;