Description : Début 2020, la France est confrontée à une vague de contaminations, d’hospitalisations
et de décès liés à un nouveau coronavirus, appelé SARS-CoV-2 et responsable de la
COVID-19. Dans ce contexte, l’objectif est devenu la recherche d’un vaccin efficace,
permettant une immunité collective et durable de la population. La problématique de
l’hésitation vaccinale étant marquée en France, nous nous sommes interrogés sur les
facteurs qui influenceraient la décision de vaccination contre la COVID-19 dans la
population française. Les objectifs secondaires étaient de définir les motivations
et les freins à cette vaccination et d’évaluer les modalités préférentielles d’organisation
de la campagne de vaccination. Méthode : nous avons mené une étude épidémiologique
observationnelle descriptive multicentrique auprès de 292 patients consultant en cabinet
de médecine générale. Le recueil de données a été effectué par un questionnaire en
ligne du 1er décembre 2020 au 1er mars 2021. Le critère de jugement principal était
l’acceptabilité de la vaccination COVID-19 définie par l’intention de se faire vacciner
(réponses « Oui, certainement » ou « Oui, probablement »). Résultats : l’acceptabilité
de la vaccination contre le SARS-CoV-2 représentait 62% des participants, 14% de l’échantillon
étaient indécis. Les facteurs indépendants associés à l’intention vaccinale comprenaient
: l’âge de plus de 55 ans (p 0.01), le sexe masculin (p 0.03), les personnes vivant
dans une zone urbaine de plus de 50 000 habitants (p 0.01). Les répondants ayant
un avis positif sur la vaccination en général ou réalisant la vaccination annuelle
contre la grippe saisonnière étaient plus favorables à la vaccination COVID-19 (p
0.01). La perception de la sévérité de l’infection COVID-19 et le taux d’acceptabilité
de la vaccination étaient significativement liés (p 0.01). La principale source
de motivation évoquée était la protection de son entourage et de soi-même. Les opposants
au vaccin exprimaient une crainte des effets secondaires du vaccin ainsi qu’un doute
sur la sécurité à long terme et l’efficacité. Conclusion : le taux d’acceptabilité
du vaccin contre la COVID-19, similaire à celui d’études comparatives, resterait insuffisant
pour obtenir une immunité collective de la population. Convaincre les patients hésitants
ou opposants au vaccin nécessitera l’investissement maximal des professionnels de
santé, notamment les médecins généralistes, afin de rassurer sur la balance bénéfice-risque
positive du vaccin dans ce contexte pandémique.;