Description : Introduction : La contraception et son accès sont des droits fondamentaux pour les
femmes. Depuis la loi Neuwirth, les Centres de Planification et d’Education Familiale
occupent avec les médecins généralistes une place importante dans la diffusion de
la contraception. Les femmes en situation de précarité consultent et bénéficient moins
des structures de soins et d’un suivi gynécologique. Lors de la pandémie dû au Covid-19,
un confinement généralisé a été imposé à la population. Il a mis en péril les droits
des femmes concernant l’accès à la contraception. Dans ce contexte, nous nous sommes
questionnés sur le vécu concernant l’accès à la contraception des femmes en situation
de précarité pendant cette période. Matériels et Méthode : Il s’agit d’une étude qualitative
réalisée par des entretiens téléphoniques individuels et semi dirigés auprès de 15
patientes majeures incluses dans le Nord d’après le score EPICES. L’analyse des verbatims
a été réalisée d’après le logiciel NVIVO en suivant une approche de théorisation ancrée.
Résultats : Quinze patientes ont participé à l’étude. La majorité des patientes a
exprimé une absence de difficulté à la poursuite de leur contraception durant le confinement.
Concernant les capacités d’adaptation, on retrouve la mise en place d’une routine
dans la prise de leur contraception. En utilisant les nouveaux systèmes de communication
comme la téléconsultation, elles ont su changer leur méthode de consultation. Grâce
à une législation française favorable, elles ont pu bénéficier d’une délivrance. Suite
à une bonne communication interprofessionnelle, elles ont gardé un lien de confiance.
Les patientes ont également su mettre en application l’éducation thérapeutique qui
leur a été transmise. Conclusion : Les femmes en situation de précarité n’ont pas
vécu de difficultés majeures d’accès à la contraception pendant le premier confinement.
Il a été constaté l’acquisition de compétences par les patientes pour faire face aux
changements induits par le confinement et pour satisfaire leurs besoins. Il semble
intéressant d’étudier si ces compétences seraient retrouvées chez les femmes en extrême
précarité ou se trouvant marginalisées.;