Description : Introduction : les AINS sont des médicaments dits symptomatiques, utilisés dans les
états inflammatoires, douloureux et/ou fébriles. Leur utilisation expose à de nombreux
effets indésirables, justifiant des règles de bon usage. Parmi ces effets indésirables,
le rôle aggravant des AINS au cours des infections a longtemps été discuté. Récemment,
des expertises de pharmacovigilance, française puis européenne, ont confirmé ce risque.
En parallèle, les premières études sur les effets des AINS au cours de la COVID-19
ont présenté des résultats parfois divergents. C’est dans ce contexte d’incertitude
que les médecins généralistes ont dû aborder la prescription d’AINS. L’objectif de
cette thèse était donc double, évaluer leurs habitudes de prescription et connaitre
l’effet de la pandémie sur leurs comportements d’utilisation. Méthode : il s’agissait
d’une étude observationnelle, descriptive, rétrospective et transversale évaluant
les habitudes de prescriptions d’AINS des médecins généralistes des Bouches-du-Rhône,
du Var et du Vaucluse. Les données ont été recueillies, via un questionnaire envoyé
par mail, du 24 novembre 2021 au 24 janvier 2022, auprès de 315 médecins. Ce questionnaire
les interrogeait sur leurs habitudes de prescription en général (aisance, durée, recherche
de terrain à risque ...), sur l’information donnée au patient et enfin sur l’effet
de la crise sanitaire. Résultats : au total, 91 médecins ont été inclus dans l’étude.
Quel que soit le patient, les antécédents cardiaques n’étaient vérifiés de façon systématique
que par 61.5% des médecins interrogés, et l’existence d’une créatininémie récente
par 40.7%. Les médecins informaient, d’ailleurs, plus les patients à risque mais cela
restait insuffisant notamment en ce qui concerne la prévention du risque rénal. Lors
de la crise sanitaire, ils ont diminué leur durée moyenne de prescription et ont renforcé
leurs mesures de prévention des risques. Les alertes de pharmacovigilance ont entrainé
75% des médecins qui prescrivaient des AINS dans d’autres situations infectieuses
(ORL notamment) à diminuer voire à arrêter ce type de prescription. Conclusion : les
médecins généralistes ne sont pas suffisamment sensibilisés aux règles de bon usage
des AINS ni au mesure d’information, de prévention et de surveillance. Il semble tout
de même que la crise sanitaire a permis de rappeler leur nocivité, notamment en situation
infectieuse. Dans la lignée des alertes sanitaire liées au SARS-CoV2, il serait judicieux
de poursuivre les mesures de prévention auprès des médecins prescripteurs mais aussi
des patients.;