Description : CONTEXTE Le concept de « French Paradox » est apparu à la fin des années 80 afin de
décrire la faible morbi-mortalité en France malgré un niveau des facteurs de risque
cardiovasculaire équivalent aux autres pays développés et un régime alimentaire riche
en graisse animale (contrairement aux pays dits « méditerranéens » où le faible risque
coronarien est attribué à un régime alimentaire favorable). OBJECTIF De nombreuses
hypothèses ont été formulées afin de résoudre cet apparent paradoxe épidémiologique,
le point central des recherches étant l’impact potentiel de l’importante consommation
de vin des français sur le risque cardiovasculaire. L’évolution de cette théorie au
cours des trois décennies précédentes est présentée dans ce travail. MÉTHODE Une revue
de l’ensemble des articles mentionnant le « French Paradox » au sein de la base de
données Pubmed a permis de réunir 145 articles ainsi que 117 références supplémentaires
issues de leur bibliographie respective. RÉSULTATS Les données épidémiologiques mettent
en évidence une réduction du risque coronarien en lien avec une consommation modérée
et stable d’alcool. Cette association est possiblement due à l’éthanol, à la fraction
polyphénolique des boissons alcoolisées (notamment du vin rouge) ou encore à des covariables
sociodémographiques, psychocomportementales, diététiques et sanitaires reliant ce
type de consommation éthylique à un mode de vie plus sain. CONCLUSION En l’état actuel
des connaissances, il est impossible d’affirmer l’origine de la faible morbi-mortalité
coronarienne en France. De multiples éléments issus de notre mode de vie et de consommation
interagissent probablement avec les effets du régime alimentaire et de la consommation
modérée de vin. Les effets délétères de l’alcool (intoxications aigües, troubles psychiques,
pathologies cancéreuses et hépatiques, etc.) doivent toujours être pris en compte
par le médecin traitant afin de faire évoluer la consommation de ses patients vers
un moindre risque.;