Description : L’incontinence urinaire (IU), définie par l’ISC comme « la plainte de toute fuite
involontaire d'urine » touche environ 1 femme sur 3 en France et la prévalence augmente
avec l’âge. Cette pathologie a des répercussions délétères sur la qualité de vie des
patientes, entrainant des complications physiques et psychiques. De plus, son poids
financier n’est pas négligeable pour les patientes et l’Assurance Maladie. Ainsi,
l’IU féminine est un réel problème de santé publique. Malgré ces répercussions majeures
et les progrès thérapeutiques récents, le sujet reste peu abordé en consultation de
médecine générale. L’objectif de cette thèse est d’identifier les freins à la prise
en charge initiale de l’IU chez la femme adulte. Matériel et méthodes : il s’agit
d’une étude qualitative avec analyse phénoménologique par théorisation ancrée.15 femmes
résidant en régions Haute Normandie et Occitanie ont été interrogées lors d’entretiens
semi-dirigés entre novembre 2019 et juin 2020. Résultats : plusieurs freins à la prise
en charge de l’IU féminine ont été mis en évidence. En premier lieu, le sujet reste
tabou car il touche la sphère uro-génitale et donc l’intimité de la femme, mais aussi
par crainte de la stigmatisation. L’absence de sensibilisation de la population générale
concernant l’IU, s’associe à l’effet néfaste de certains médias pour renforcer le
tabou. De plus, la majorité des femmes considère l’IU, notamment à l’effort, comme
une conséquence physiologique de la grossesse et de la ménopause, ne nécessitant pas
de traitement. Afin d’améliorer la prise en soins de cette pathologie, les femmes
insistent sur l’intérêt de la sensibilisation de la population par des campagnes d’informations,
avec pour objectif de libérer la parole des patientes. Elles aimeraient aussi plus
de prévention primaire. Le médecin doit lui avoir un rôle proactif en interrogeant
ses patientes pour dépister l’IU. Conclusion : les obstacles pour aborder l’IU en
consultation de médecine générale sont multiples, à la fois liés à la nature de la
pathologie mais aussi au manque de connaissance des patientes et à la relation médecin-malade.
L’information, ainsi que la prévention primaire et secondaire sont essentielles pour
améliorer la prise en soins et doivent être développées.;