Description : Introduction : l'identité de genre se définit comme un processus intrapsychique confronté
à des apprentissages au sein du tissu social. Quand il existe un écart entre le genre
ressenti et le genre assigné à la naissance, on parle de transidentité ou de variance
de genre. Face aux questionnements des patient·e·s sur leur identité de genre, cette
étude vise à déterminer dans quelle proportion le·la médecin généraliste est un·e
premier·ière interlocuteur·rice de santé. Matériel et méthode : il s'agit d'une étude
épidémiologique descriptive réalisé en France. Ont été inclus les patients patients
majeur ayant eu des questionnements sur leur identité de genre et en ayant abordé
ces questionnements avec un acteur de santé. Un questionnaire informatisé a été diffusé
par le biais des associations LGBTQIA ayant accepté de participer à cette étude.Le
recueil des données a eu lieu entre le 24 octobre 2020 et le 21 mars 2021. Résultats
: un total de 315 questionnaires a été récolté et analysé. Le·la médecin traitant
est majoritairement le·la premier·ière interlocuteur·rice face aux questions sur l'identité
de genre (36% des réponses, p 0,05). Les personnes en variance de genre avaient pour
21,6% déjà commencé une transition en dehors du parcours médical lorsqu'ils se sont
adressées pour la première fois à un acteur·rice de santé. Ils sont seulement 11,1%
à être en questionnement sans volonté de transition lors de la première rencontre
avec un·e acteur·rice de santé. Lorsqu'une personne consulte un·e acteur·rice de santé
pour aborder la question du genre, sa décision est ferme dans plus de 70% des cas
(p 0,05). Les acteur·rice·s de santé choisi·e·s pour aborder la question du genre
sont des acteur·rice·s de proximité, se situant à moins de 30 km du domicile des patient·e·s
dans 73,3% à 82,2% des cas en population générale. Discussion : malgré des conflits
encore vifs entre les personnes transidentitaires et le corps médical, le·la médecin
généraliste reste un·e acteur·rice important·e de par sa place dans la coordination
des soins, son accessibilité et sa place dans le suivi sur le long terme des patient·e·s.
Le choix des patient·e·s pour leur premier·ière interlocuteur·rice de santé se porte
de façon prédominante sur des acteur·rice·s de proximité, comme les médecins généralistes
et les psychologues. La première expression des questionnements sur l'identité de
genre auprès d'un·e acteur·rice de santé semble intervenir tard dans le cheminement
des personnes concernant leur identité de genre. Conclusion : cette étude démontre
que les médecins généralistes jouent un rôle important en tant que premier·ière interlocuteur·rice
de santé pour aborder la variance de genre. Pour répondre à cette demande d'un accueil
adapté et bienveillant de proximité, les médecins généralistes doivent pouvoir se
former afin de délivrer une information sur les possibilités de transition et un accompagnement
dans le processus d'affirmation du genre. Cet accompagnement doit respecter le cheminement
des patient·e·s, leur vécu identitaire et apporter un soutien à chaque étape.;