Description : Introduction : Au début de la pandémie de COVID-19, les diagnostics différentiels
du COVID-19 spécifques aux zones tropicales n'étaient pas connus. L'objectif de cette
étude était d'identifer les diagnostics différentiels des cas graves de COVID-19 à
La Réunion et de défnir des critères de tri pertinents pour une prise en charge optimale
des patients atteints de COVID-19 en zone tropicale. Méthode : Cette étude rétrospective
a été conduite du 11 mars au 4 mai 2020, dans le seul service de Réanimation Polyvalente
autorisé à l'époque à prendre en charge des patients atteints de COVID-19 graves à
la Réunion. Tous les patients suspects de COVID-19 étaient directement admis dans
l'unité dédiée «COVID-19» et testés par PCR ; ceux testés négatifs étaient transférés
dans l'unité conventionnelle du service. Résultats : Au cours de la période d'étude,
99 patients ont été admis en Réanimation Polyvalente. Parmi eux, 33 patients ont été
hospitalisés dans l'unité COVID-19. Sur les 33 patients, 11 étaient positifs au COVID-19.
Les principaux diagnostics différentiels de COVID-19 grave étaient : les pneumopathies
infectieuses virale ou bactérienne, la dengue, la leptospirose (hémorragies intra-alvéolaires)
et l'oedème aigu pulmonaire. Aucun critère clinique, biologique ou radiologique ne
permettait de distinguer les deux groupes de patients. La notion de voyage était l'élément
clé pour caractériser les patients COVID-19. Conclusion : La Réunion, la dengue et
la leptospirose sont les principaux diagnostics différentiels tropicaux des cas sévère
de C OVID-19 et la notion de voyage est le seul critère de tri permettant de distinguer
les patients positifs au COVID-19. Nos résultats ne s'appliquent que dans notre contexte
insulaire, au tout début de la pandémie.;