Description : Objectif : En France, le paracétamol est le médicament le plus vendu mais également
le plus prescrit : 84% des boîtes sont délivrées sur prescription. Nous avons donc
décidé de nous intéresser au circuit de prescription du paracétamol, peu exploré jusqu’ici.
L'objectif était de préciser les représentations et les attitudes des patients vis-à-vis
de la prescription de paracétamol en soins primaires. Méthode : Nous avons réalisé
une étude qualitative, à partir de 15 entretiens semi-dirigés, auprès de patients
en Ile-de-France. Le recrutement s'est fait par effet boule de neige et dans la salle
d’attente d’une Permanence d’Accès aux Soins de Santé. Résultats : Différents cadres
de prescription sont ressortis de notre travail : la prescription dans un contexte
aigu, la prescription automatique du médecin, la prescription placebo et la prescription
à la demande du patient. La satisfaction de cette prescription était liée à la confiance
des patients en leur médecin traitant. Elle était également liée à l’attitude du médecin
et à ses explications. Les patients utilisaient principalement en automédication le
paracétamol prescrit. Ils avaient globalement une vision positive du paracétamol,
le qualifiant de médicament le plus courant, anodin, avec une efficacité discutée.
La notion de traitement symptomatique a été critiquée par certains patients, envisageant
que cacher leur problème pouvait être néfaste. La demande de traitement étiologique
et de diagnostic précis du médecin était forte. Conclusion : Nous avons pu mettre
en évidence la satisfaction des patients de la prescription du paracétamol, liée principalement
à une bonne relation avec leur médecin traitant.;