Description : Introduction : la médecine générale libérale est en crise et devra supporter une demande
de soin toujours plus forte. L’administratif est une des raisons pouvant expliquer
ce désamour, la nouvelle génération de médecins aspirant avant tout à un confort de
travail. Les praticiens estiment entre 22 et 33% la part du travail administratif
dans leur journée, et une thèse antérieure ne la chiffrait qu’à 15% au sein des consultations.
Méthode : il s’agissait d’une étude prospective observationnelle multicentrique basée
sur un panel de 10 médecins généralistes observés de manière aléatoire. Le recueil
s’est déroulé sur une journée ou demi-journée classique de consultation, avec chronométrage
de tâches administratives définies selon un consensus. Au terme de l’observation,
les médecins devaient estimer le temps alloué à ces tâches. Les résultats étaient
ensuite confrontés et les médecins libres de réagir. Résultats : 138 consultations
ont été observées chez dix médecins. La durée moyenne de consultation était de 15
min 03 sec dont 21,35% dévolues aux tâches administratives. La rédaction de feuilles
de soin électroniques s’est montrée la plus chronophage (1 h 11 min 10 sec au total)
de par la répétition de son exécution. La prise de rendez-vous pour le patient (3
min 24 sec) s’est révélée être la tâche la plus longue mais n’a été réalisée que deux
fois. Les médecins surestimaient le temps dédié aux tâches de secrétariat, particulièrement
du fait des interruptions téléphoniques. Ils avaient une estimation fiable du temps
lié à leurs encaissements, et avaient tendance à sous-estimer le temps dévolu aux
tâches rédactionnelles et/ou d’arrêt thérapeutique du travail (arrêts et accidents
de travail). Discussion : la participation étant basée sur le volontariat, les médecins
auditionnés étaient probablement sensibilisés à la problématique de l’optimisation
de leur temps. La surestimation des tâches de secrétariat montre l’importance de leur
allégement. Des pistes d’amélioration sont à envisager comme une délégation de ces
tâches auprès d’un(e) secrétaire ou assistant(e) médical. Une meilleure appréhension
de l’informatique semble nécessaire avec la réalisation de formations plus fréquentes
et personnalisées. Enfin, la réalisation d’audits répétés pourrait être la base d’une
meilleure utilisation de l’outil de travail du médecin généraliste. Conclusion : l’attractivité
de la médecine générale et l’optimisation du temps médical passent par la diminution
du temps dévolue aux tâches administratives grâce à de nombreux outils existants et
à développer.;