Description : Introduction : la consommation de substances psychoactives (SPA) est un problème majeur
de santé publique responsable de plus de 100000 décès évitables par an en France.
Il en est de même aux États-Unis en ce qui concerne notamment les opioïdes, avec une
mortalité croissante depuis une vingtaine d’années. L’objectif principal de ce travail
était d’étudier les consommations de SPA des infirmiers. Les objectifs secondaires
étaient de savoir quel était le vécu des infirmiers concernés par un trouble d’usage
de substance et quel accompagnement leur était proposé. Méthodes : une revue de littérature
a été réalisée en suivant la méthodologie PRISMA-P. Les bases de données de Pubmed,
Science direct, Psycarticles, Cochrane, Sudoc et Cairn ont été explorées. La sélection
et l’extraction des résultats ont été faites par les deux chercheurs de façon indépendante.
Chaque référence sélectionnée a été notée à l’aide de scores de critères de qualité.
Résultats : 25 études ont été incluses, en majorité des études descriptives transversales.
La synthèse des données n’a pas mis en évidence de différences de prévalence d’usage
de SPA toutes confondues par rapport à la population générale. En revanche, il a été
retrouvé des déterminants significatifs de consommations de SPA chez les infirmiers,
en lien avec les caractéristiques de leur poste de travail et avec leur situation
personnelle. Des conditions défavorables de travail, la présence du stress, et un
accès facilité aux SPA dans certains services hospitaliers comme les urgences et les
soins intensifs étaient principalement mis en avant. Des programmes d’aides à la prise
en charge sont décrits aux États-Unis et permettent un accompagnement et un suivi
des infirmiers ayant un trouble d’usage de substance. Ces programmes offrent une alternative
aux mesures disciplinaires habituelles et une réinsertion dans le milieu professionnel
avec restrictions. Conclusion : des études supplémentaires, et particulièrement en
France, sont nécessaires afin d’explorer ce phénomène sur le plan quantitatif et qualitatif.
Cette revue interroge sur la façon d’aborder et d’accompagner en consultation de médecine
générale la problématique de l’usage de substances psychoactives avec un patient exerçant
la profession d’infirmier.;
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