Description : Les parabènes, reconnus comme perturbateurs endocriniens, sont couramment utilisés
en tant que conservateurs dans l’alimentation et les cosmétiques mais également dans
les médicaments. Selon l’hypothèse de la DOHAD (Developmental Origins of Health And
Diseases), l’exposition pré- et périnatale à ces composés est un facteur de risque
de développer des maladies chroniques plus tard dans la vie. Les nouveau-nés, et plus
particulièrement les prématurés, constituent une population particulièrement vulnérable
à ces substances du fait de l’immaturité de leur métabolisme et de la poursuite du
développement à cette période de vie, notamment concernant leur système endocrinien.
Néanmoins, l’exposition des nouveau-nés aux parabènes n’a été que très peu étudiée,
en particulier l’exposition à travers l’administration des médicaments.L’objectif
de cette thèse est d’étudier l’exposition des nouveau-nés aux parabènes via l’administration
des médicaments. Pour cela, nos travaux ont consisté à : (i) Identifier les médicaments
utilisés en pédiatrie contenant des parabènes et estimer l’exposition aux parabènes
à l’aide d’une cohorte de plus de 8000 nouveau-nés hospitalisés dans les établissements
de santé français ; (ii) Mettre au point une méthode de dosage sanguin ultrasensible
des parabènes, adaptée à cette population afin d’évaluer la part attribuable aux médicaments
dans l’exposition aux parabènes ; et (iii) Proposer des stratégies alternatives permettant
de limiter cette exposition dans la prise en charge de ces nouveau-nés.Nos résultats
montrent une exposition significative des nouveau-nés, qu’ils soient prématurés ou
nés à terme, à trois parabènes. Plus de 50% des nouveau-nés ont été exposés au moins
une fois au méthyle et au propylparabène, cette fréquence d’exposition diminue avec
l’âge gestationnel à la naissance. Cette tendance a été également retrouvé également
pour l’éthylparabène. Les valeurs moyennes d’exposition étaient de 0,654 0,892,
0,256 0,261 et 0,097 0,136 mg/kg/j pour le méthyle, l’éthyle et le propylparabène
respectivement. Cette exposition est retrouvée dans tous les établissements de santé
étudiés et des différences significatives ont été observés en fonction de l’âge gestationnel
à la naissance. Les nouveau-nés à terme et les très grands prématurés ( 28 semaines
d’aménorrhée) sont particulièrement exposés au méthyle et au propylparabène, tandis
que l’exposition à l’éthylparabène concerne essentiellement les nouveau-nés à terme.
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