Description : Introduction: Les séries médicales se sont multipliées à la télévision de manière
importante. La littérature américaine et anglo-saxonne sur le sujet est également
riche et apporte de nombreux éléments intéressants sur l’influence de ces séries sur
les téléspectateurs ainsi que les professionnels de santé, notamment les étudiants
en médecine. Il nous paraissait ainsi très intéressant d’évaluer, auprès des étudiants
en médecine de Rennes, leur opinion sur les séries médicales.Objectif: Évaluer l’exposition
aux séries médicales des étudiants rennais et savoir si cela pourrait perturber leur
approche de leur art et faire naître ou exagérer les contradictions internes des raisonnements
que peuvent avoir les étudiants en médecine sur la réalité de leur métier futur :
idéalisation, caricature, scepticisme, désenchantement, impasses éthiques, etc. ?
Méthode: Étude quantitative et monocentrique auprès des étudiants de 2e à la 6e année
de médecine à Rennes. Un questionnaire issu de Google Form a été envoyé aux différentes
promotions. Il comprenait 29 questions fermées et une seule question ouverte. Les
résultats étaient anonymes. Données recueillies entre mai et juin 2020 avec une seule
relance. Analyse descriptive question par question puis croisée avec les différentes
variables. Un test du khi-2 (logiciel BiostatTGV) a été réalisé sur certaines variables
dont certains résultats ont retenu notre attention. Résultats: 449 étudiants ont répondu
au questionnaire. 91 % regardent des séries médicales dont près de la moitié au moins
une fois par semaine. 76 % des étudiants ont regardé Grey’s anatomy, 70 % Dr House,
41 % Good Doctor, 38 % Hippocrate, 19 % Scrubs et Urgences. Les étudiants trouvent
un décalage manifeste avec la réalité à 86% sur la prouesse des gestes techniques,
84% sur la rapidité diagnostique, 68% l’obéissance et le respect des consignes, 62%
le manque de discrétion sur les données médicales. 89 % des étudiants estiment que
les séries médicales présentent un intérêt pour étudier des problématiques éthiques,
96 % de jouer un rôle dans « le choix » de s’inscrire en PACES. 32 % de jouer un rôle
dans « leur choix » de s’inscrire en PACES,71 % de jouer un rôle dans le choix de
s’inscrire dans une spécialité future et 73 % estiment que les séries médicales ont
un effet positif sur la représentation de la médecine.Conclusion : Intérêt et fréquence
d’exposition manifestes des étudiants rennais pour les séries médicales. Ne pas mésestimer
l’influence de ces séries sur le désir de s’inscrire en PACES et de retrouver des
modèles identifiants. Les étudiants ne sont cependant pas dupes des subterfuges scénaristiques
et des différences interpays. Il se discute l’intérêt d’une série française et son
caractère plus crédible, réaliste avec un effet pédagogique en mettant en avant le
système hospitalier français et certaines professions peu visibles ainsi que des problématiques
éthiques pouvant être discutés par les étudiants lors de séminaires par exemple.;