Description : Introduction : les troubles pelvi-périnéaux regroupent un ensemble tels que l’incontinence
urinaire, la constipation terminale, les douleurs pelviennes chroniques et même certains
troubles sexuels. Ces troubles sont extrêmement prévalents et ont souvent des conséquences
psychologiques lourdes pour ceux qui en souffrent. La rééducation pelvi-périnéale
(RPP) peut être une des options thérapeutiques pour leur prise en charge mais ses
indications en soins primaires semblent encore méconnues des médecins généralistes
(MG). L’objectif de ce travail était d’identifier les déterminants de la prescription
de la rééducation pelvi-périnéale en médecine générale. Méthodes : étude qualitative
par analyse thématique de contenu, au moyen d’entretiens semi-dirigés auprès de MG
des départements du Maine-et-Loire, de la Sarthe et de Mayenne, répondant à un maximum
de critères de qualité de la grille COREQ. Après retranscription des données, un double
codage a été réalisé avec une triangulation des données, selon une théorisation ancrée.
Résultats : vingt-deux entretiens ont été réalisés entre février et avril 2020. La
saturation des données a été atteinte. Les MG interrogés prescrivaient la RPP majoritairement
dans deux indications : les troubles du post-partum et l’incontinence urinaire d’effort
de la femme ménopausée. En revanche, ils étaient moins à l’aise avec sa prescription
chez l’homme ou chez l’enfant. Les indications dans les troubles ano-rectaux étaient
rarement citées. Les MG avaient une bonne connaissance des méthodes utilisées. Peu
d’entre eux étaient prescripteurs des appareils d’auto-rééducation, estimant nécessaire
la prise en charge chez un professionnel en amont. Ils étaient globalement satisfaits
du bénéfice de la RPP et rapportaient une adhésion relativement bonne de la plupart
des patients. La plupart jugent leur formation insuffisante sur le sujet mais n’envisagent
pas forcément de compléter leur formation. Enfin, la totalité des médecins interrogés
s’accordaient sur le fait que le dépistage des troubles pelvi- périneaux faisait partie
intégrante du rôle du MG. Conclusion : la RPP est désormais recommandée en première
intention dans le traitement de l’incontinence urinaire d’effort ainsi que chez les
femmes symptomatiques en post-partum. Elle semblerait efficace en post-chirurgie (prostatectomie
ou chirurgie digestive), et semble prometteuse dans de nombreuses autres indications
mais d’autres études doivent être faites pour le confirmer.;