Description : Introduction : L'infection à SARS-CoV2, par différents mécanismes, peut être responsable
d'atteintes cardiovasculaires. La mise en évidence d'anomalies à l'ECG pourrait être
utile à l'identification des patients à risque de développer une forme sévère de la
COVID-19. Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective, observationnelle,
multicentrique. Nous avons recueilli les données sur tous patients majeurs diagnostiqués
COVID-19 par PCR ou scanner thoracique, et ayant eu un ECG aux urgences entre le 1er
mars et le 30 avril 2020. L'ensemble des ECG ont été analysés afin d'évaluer l'association
entre leurs anomalies et la sévérité de la maladie ainsi que la mortalité intra hospitalière.
Résultats : 275 patients ont été inclus. Les troubles de repolarisation étaient présents
chez 26,2% des patients. 21 patients présentaient une forme sévère d'emblée et 37
sont décédés au cours de l'hospitalisation. En analyse multivariée nous constatons
que la présence d'ondes T négatives à l'ECG est associée à une forme sévère de la
maladie (p 0.01), alors que la présence d’un axe anormal (p 0.03), ainsi qu’un bloc
de branche gauche (p 0.05) sont significativement associés à la mortalité intra-hospitalière.
Discussion : Les données scientifiques actuelles de la COVID-19 montrent une étroite
relation entre la gravité de la maladie et le système cardio vasculaire. Nos résultats
font état d'une association entre anomalies ECG et une forme sévère de la maladie.
Ainsi, la présence d'une anomalie initiale à l'ECG pourrait être un outil diagnostic,
et une étude prospective bien conduite serait nécessaire afin d'appuyer cette hypothèse.;