Description : Introduction : en 2016, sept femmes sur dix ont recours à une méthode contraceptive
médicale. Les troubles de la sexualité font partie des effets secondaires connus des
contraceptions hormonales. Les données de la littérature concernent essentiellement
les contraceptions oestro-progestatives mais peu de données sont disponibles pour
les contraceptions progestatives. Objectif : explorer le vécu de la sexualité des
femmes ayant utilisé ou utilisant une contraception progestative seule. Matériel et
méthodes : étude qualitative menée par entretiens individuels semi-dirigés auprès
de femmes majeures, en âge de procréer, utilisatrices actuellement ou antérieurement
d'une contraception progestative durant 3 mois minimum. Les entretiens ont été réalisés
par deux chercheuses de février 2019 à février 2020. Résultats : onze entretiens ont
été réalisés. Le trouble de la sexualité principal sous contraception progestative,
retrouvé chez la majorité des femmes, est une diminution de la libido. D'autres effets
secondaires sur la sexualité ont été rapportés tels que la diminution de la fréquence
et la perte d'initiative dans les rapports sexuels, le fait d'avoir des rapports non
satisfaisants et la perte de plaisir au cours de ces derniers. Quelques participantes
ont déclaré n'avoir eu aucun trouble de la sexualité sous contraception progestative.
Une seule femme de notre échantillon a eu une très bonne tolérance globale. Aucune
participante n'a vu sa libido accrue, ni n'a déclaré avoir une sexualité plus libérée
ou plus épanouie sous contraception progestative. Certaines participantes ont signalé
que ces troubles avaient eu un impact négatif sur leur couple ou bien sur leur sexualité
seule. Conclusion : bon nombre de femmes ont recours à une contraception par progestatif
seul. Celle-ci peut modifier, de façon importante, leur sexualité. Ces troubles de
la sexualité ont pu chez nos participantes modifier leur qualité de vie, le vécu de
leur sexualité, seule et en couple, leur relation avec leur partenaire voire provoquer
l'arrêt de leur contraception. Les effets secondaires, dont les troubles de la sexualité,
doivent être recherchés et pris en charge par les professionnels de santé. Il est
nécessaire d'aborder et de réaborder régulièrement, en consultation de médecine générale,
la sexualité des patientes ainsi que de leur laisser une porte ouverte pour s'exprimer
sur ce sujet.;