Description : Introduction : L’extubation non programmée est un marqueur de qualité des soins. L’évolution
récente des pratiques tend vers une levée plus précoce des sédations et une diminution
de la durée de ventilation mécanique. Une évaluation de l’auto-extubation permet d’évaluer
à nouveau la qualité des soins après ce changement de paradigme. L’objectif principal
de ce travail est la recherche de facteurs de risque d’auto-extubation. Les objectifs
secondaires sont la recherche de complications en lien avec l’auto-extubation, notamment
chez les patients ayant nécessité une réintubation, et l’étude du devenir. Matériel
et méthode : Nous avons conduit une étude rétrospective monocentrique sur une durée
de 2 ans. L’ensemble des patients hospitalisés dans l’unité, intubés-ventilés et éligibles
à un sevrage respiratoire ont été inclus. Nous avons réalisé une étude univariée puis
multivariée comparant les 46 patients s’auto-extubant aux 208 patients extubés de
manière programmée. Une étude en sous-groupe a été réalisée chez les patients auto-extubés
: avec ou sans nécessité de réintubation. Résultats : Les groupes étaient comparables
en termes de démographie. Il est mis en évidence deux facteurs de risque d’auto-extubation
: l’agitation (OR 3 ; IC 95% [1,3 – 6,6] ; p 0,0082), la diminution de la présence
médicale (OR 6,6 ; IC 95% [3,0 – 14,4] ; p 0,0001) et un facteur protecteur :
l’initiation du sevrage respiratoire (OR 0,1 ; IC 95% [0,06 – 0,3] ; p 0,0001).
Concernant la survenue de complications, il existe un nombre plus important de complications
respiratoires et hémodynamiques chez les patients auto-extubés. Le taux de décès est
également plus élevé. L’étude en sous-groupe montre une augmentation du nombre de
jours de ventilation mécanique invasive chez les patients ayant nécessité une réintubation
ainsi qu’une augmentation du nombre de décès. Conclusion : L’agitation et la diminution
de la présence médicale augmenteraient le risque d’auto-extubation. Une révision de
notre protocole de sédations serait nécessaire ainsi que de nouvelles formations des
équipes. Une réévaluation prospective du risque d’auto-extubation après instauration
de ces actions serait intéressante.;