Description : Objectifs : L’endométriose est une pathologie fréquente touchant en moyenne 10 % de
la population féminine en âge de procréer. Pourtant, cette maladie reste tardivement
étiquetée, en raison d’un diagnostic encore difficile. Depuis 2009, les sages-femmes
peuvent réaliser des consultations de gynécologie de prévention et font partie des
acteurs de santé en première ligne dans le dépistage des pathologies gynécologiques.
Les objectifs de notre étude étaient d’évaluer les pratiques de dépistage de l’endométriose
chez les sages-femmes libérales exerçant en France métropolitaine et de mesurer leurs
demandes de formations complémentaires dédiées à cette pathologie. Matériel et méthodes
: Nous avons réalisé une étude descriptive prospective et multicentrique de février
à avril 2019. Pour cela, nous avons conçu un questionnaire en ligne afin d’évaluer
les pratiques ainsi qu’une plaquette d’aide au dépistage nous permettant d’évaluer
le besoin de formation et l’aide que pourrait apporter un outil. Ce questionnaire,
adressé aux sages-femmes libérales effectuant des consultations gynécologiques, a
été envoyé par email aux sages-femmes libérales de France et diffusé via les réseaux
sociaux. Résultats : Au total nous avons reçu 948 questionnaires dont 822 exploitables.
86,4 % des sages-femmes recherchaient systématiquement des dysménorrhées lors d’une
consultation de gynécologie. Lorsqu’une patiente les informait souffrir de dysménorrhées,
les deux tiers (61,1 %) étayaient leur interrogatoire à la recherche d’endométriose
et presque les trois quarts (71,2 %) réalisaient un examen clinique gynécologique.
La plupart des sages-femmes (93, 1%) ont déclaré ne pas se sentir à l’aise face à
des patientes souffrant de dysménorrhées et plus des trois quarts (77,1 %) d’entres
elles n’ont jamais eu de formation spécifique sur l’endométriose. La majorité était
demandeuse de plus d’information sur la pathologie endométriosique (93,2 %). Plus
de la moitié des sages-femmes (54,1 %) ont déclaré qu’elles avaient appris de nouvelles
notions grâce à notre plaquette et qu’elles allaient essayer de désormais rechercher
plus systématiquement l’endométriose, 82 % pensent se servir de notre plaquette comme
d’un nouvel outil d’aide au dépistage. Conclusion : Les connaissances théoriques des
sages-femmes sur l’endométriose étaient plutôt satisfaisantes, mais face au retard
diagnostic de cette pathologie si fréquente, son dépistage, bien que correcte, est
encore insuffisant. Actuellement, les sages-femmes font partie des professionnels
intervenant en première ligne dans le dépistage de cette pathologie. Il paraît donc
nécessaire de développer leur formation sur le sujet pour leur permettre d’améliorer
le dépistage de l’endométriose et sa prise en charge.;