Description : Les inégalités sociales de santé ne cessent d'augmenter en France, mais les évaluations
à travers des études sur le terrain restent rares. Les études réalisées par l’observatoire
régional de la santé (ORS) à l’échelle des quartiers prioritaires de la politique
de la ville les classent en fonction de niveau de précarité. Pour tenter d’évaluer
la précarité en maison urbaine de santé (MUS) à Strasbourg, nous avons réalisé une
étude observationnelle, descriptive, quantitative et qualitative , consistant en la
réalisation d’un score EPICES de précarité moyen par MUS. Le score EPICES -Il est
continu et varie de 0 (non précaire) à 100 (maximum de précarité)-moyen a été calculé
à l’aide de 253 questionnaires EPICES pour chacune des 3 MUS de Strasbourg entre août
2019 et mars 2020. Puis dans un second temps ce score a été présenté aux équipes et
leurs réactions ont été retranscrites. Le score EPICES moyen pour la MUS de Hautepierre
était de 47,12 [44,22 ; 50,01]. Il était de 47,51 [44,58 ; 50,45] pour celle de la
cité de l’Ill et de 47,57 [44,76 ; 50,37] pour celle du Neuhof. Les équipes ont été
étonnées de ce score quasi identique pour les 3 MUS. En comparant nos données avec
celles de l’Observatoire Régional de la Santé, ces données étaient comparables hormis
pour la cité de l’Ill. Lutter pour l’accès aux droits et au soin, dépasser la barrière
de la langue par le recours aux interprètes, partir des représentations des patients
précaires pour les aider, améliorer la formation des soignants sur la précarité et
enfin aller vers les patients très précaires qui ne viennent pas dans les MUS , notamment
grâce à la médiation en santé font partie des grandes pistes d’amélioration pour lutter
contre les inégalités de santé.;